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Pratiquement,
tout le monde parle de ce phénomène de la harga et
des harraga, mais personne n'arrive à remédier un
tant soit peu à la situation, qui prend une ampleur alarmante. Restez chez
vous, il n'y a rien de bon qui vous attend de l'autre côté de la mer, qu'on
lançait en guise de conseil aux candidats à la traversée de la Méditerranée. Un
conseil qui sonne creux puisque les harraga sont
toujours de plus en plus nombreux à tenter l'aventure de la traversée de la
mer. Pis, le phénomène n'est plus l'apanage des jeunes seuls, car, par les
temps qui courent, on trouve de toutes les catégories d'âges parmi les harraga, du bébé au plus vieux, des jeunes hommes et des
jeunes femmes, des familles entières. Les appels lancés dans le but de
dissuader les harraga sont comme un prêche dans le
désert.
Le ministre des Affaires religieuses a, justement, refusé que la sensibilisation et la lutte contre le phénomène de l'immigration soient une mission des seuls imams ou des mosquées, considérant que la responsabilité collective est engagée. Mais il a fait plus que toute autre partie avec cette fetwa qui décrète le caractère illicite de ce phénomène. La harga «la yadjouz». Voilà ce qu'on a trouvé de mieux pour freiner les départs vers l'autre rive de la Méditerranée. Un appel au sentiment religieux pour bloquer cette envie folle de partir ailleurs, vivre sous d'autres cieux. Une fetwa qui ne sera pas entendue par la bonne oreille des harraga. Le suicide également est illicite mais cela n'a pas pour autant empêché certains de mettre fin à leur vie. Le désespoir ne se guérit pas à travers les fetwas. D'autres parlent d'immigration vers la mort, accentuant leur sensibilisation sur les drames qui surviennent lors de la traversée de la Méditerranée, mais le sentiment de la peur qu'on voudrait transmettre n'effraie pas outre mesure les candidats à la harga. Ce sont des paroles qui entrent par une oreille et sortent par l'autre. Le désespoir semble plus fort que les craintes de périr noyé en Méditerranée. Les harraga sont convaincus que leur avenir dans leur pays ne leur appartient plus. Il n'y a plus d'avenir. Leur redonner un avenir serait, ainsi, la meilleure des fetwas, la plus efficace action de sensibilisation et de lutte contre le phénomène de l'immigration clandestine. |
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