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Le
parc national de Tlemcen et l'association «Forêt modèle» ont organisé, le 25
janvier 2018, un atelier de vulgarisation et de réflexion sur la problématique
du vautour percnoptère. «Ces dernières années nous avons constaté une baisse
sensible des effectifs du vautour percnoptère dans la région de Tlemcen», a
expliqué Mme Hasnaoui Fadéla
du Parc national de Tlemcen. Cette baisse amorcée depuis le
XXème siècle dans le Paléarctique occidental qui a provoqué, comme de
nombreuses autres espèces, une régression du vautour percnoptère qui dépend de
plusieurs phénomènes, conjonctions d'évènements, et de facteurs, dont nous
pouvons principalement citer l'appauvrissement et la destruction de ses
habitats de prédilection, provoqués par l'abandon des activités pastorales mais
également par la mutation des sols, le changement des pratiques pastorales des
ovins, caprins, qui a entraîné une baisse de la disponibilité des carcasses
d'animaux domestiques, l'arrêt de la transhumance des ovins et des caprins, la
destruction directes des œufs, des jeunes et des adultes à des fins de
collection, chasse, poison, etc.». La technicienne du Parc national
ajoute que, chaque année, des vautours percnoptères sont ainsi tués dans une
grande partie de leur aire de distribution. «La mortalité liée aux
infrastructures linéaires et aux réseaux d'éoliennes et collisions ou
électrocutions. Les rapaces nécrophages remplissent des fonctions écologiques
importantes dans la nature. Les vautours sont importants pour éliminer les
carcasses d'animaux morts.
Leur déclin profite aux chiens errants, augmentant les risques de transmission de la rage dans des pays déjà très affectés par cette maladie. Nous sommes conscients de la menace qui touche le vautour percnoptère en Algérie. La distribution de Nephron percnopterus en Algérie est méconnue, mais il est observé et photographié par des amateurs et quelques forestiers, et de récentes observations ont été faites en 2017 au Cap Tenès au centre du pays et à Tindouf. En Algérie il en existe 5 espèces, mais, le Ruppell et l'oricou ne sont que rarement observés. Le vautour percnoptère est une espèce patrimoniale vu ses statuts réglementaires au niveau national. L'espèce est protégée au titre du décret exécutif n°12-235 du 24 mai 2012 fixant la liste des espèces animales non domestiques protégées. Tous les rapaces sont protégés à ce titre au niveau mondial. L'espèce figure à l'annexe 1 de la convention de Bonn sur les espèces migratrices, et elle fait partie de la liste rouge des espèces considérées en danger, vulnérables et rares du fait de leurs faibles effectifs. Elle est aussi sur l'annexe II de la CITES. L'Algérie adhère aux 2 conventions. Selon nos constations, la population connue jusqu'à 2016 est très restreinte. Elle est constituée d'un seul couple reproducteur confirmé et suivi. Le nid est situé sur des falaises dans le parc national de Tlemcen», a souligné Mme Hasnaoui. S'agissant du plan d'action 2018 en faveur du percnoptère, notre interlocutrice a déclaré que : «Notre action de soutien au vautour percnoptère au niveau du parc national de Tlemcen est chapeauté par le service de coopération et activités culturelle de l'ambassade de France en Algérie. Il comprend 2 volets : le premier s'articule autour de la sensibilisation et la vulgarisation. Certaines activités sont programmées avec les milieux scolaires sous formes de présentations en power point, ou des photos en séances programmées avec la direction de l'éducation nationale, d'autres activités se font sur terrain avec des sorties au profit d'adultes et amateurs photographes, pour découvrir et observer le vautour. Des dépliants sont également distribués en vue de sensibiliser le mouvement associatif et chasseurs. Des rencontres sont également organisées avec les acteurs locaux à Tlemcen comme cet atelier de vulgarisation et de réflexion sur le soutient du vautour, et l'intégration dans les réseaux internationaux des groupes vautours. Le second volet a trait aux activités techniques de soutien au couple du parc national de Tlemcen où un suivi rigoureux et régulier, pour la surveillance et la recherche scientifique pendant la période de reproduction, afin de bien connaitre l'espèce et prendre les mesures de protection les mieux adaptées à la sauvegarde du couple et de son habitat. Le parc national apporte toute son assistance au couple de cette espèce avec un apport en alimentation pour qu'elle puisse assurer l'élevage de ses jeunes sans risque de prédation du nid». |
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