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Tiaret: Bras de fer rectorat-travailleurs étudiants

par El-Houari Dilmi

Un bras de fer oppose depuis la semaine dernière le rectorat de l'université Ibn Khaldoun de Tiaret aux travailleurs étudiants qui poursuivent leurs études dans le cadre de la passerelle «système classique-système LMD».

En effet, les travailleurs étudiants, au nombre de soixante-huit, poursuivaient normalement leurs cours jusqu'aux examens du premier semestre (S1) desquels ils ont été exclus, sur décision du recteur de l'université. «Pourtant, c'est bien lui qui a délivré des autorisations écrites aux 68 travailleurs étudiants des différents facultés, instituts et annexes au début de l'année universitaire en cours», écrivent-ils dans une lettre de protestation adressée à la direction générale de la fonction publique à Alger. Saisis par écrit par les services du rectorat, il est reproché aux travailleurs étudiants de dépasser le volume horaire autorisé, à savoir 4h/semaine, pour atteindre les 20h/semaine pour les étudiants en master sans disposer des décisions de détachement délivrées par les facultés, instituts et annexes auxquels ils sont rattachés. «Faux», répliquent les travailleurs étudiants qui brandissent les lois et règlements en vigueur pour prouver que la décision de détachement n'est pas exigible pour les travailleurs étudiants qui poursuivent des études de niveau master mais bien pour ceux qui sont inscrits en licence (détenteurs de DEUA ou TS). Ce qui exacerbe le courroux des 68 travailleurs étudiants est la demande qui leur est faite de régulariser leur situation au titre des années universitaires 2016-2017 et 2017-2018, et rembourser intégralement les salaires perçus durant la préparation du diplôme. «Tout travailleur, qui prépare un diplôme de licence ou de master en 2017-2018 et qui n'a pas été détaché, est astreint à rembourser le salaire perçu durant la période de septembre 2017 à décembre 2017 (04 mois); tous les travailleurs qui ne justifient pas de détachement verront leurs inscriptions purement et simplement annulées», est-il écrit dans la lettre adressée par le rectorat aux travailleurs étudiants.

Dans un communiqué rendu public, la section syndicale UGTA de l'université Ibn Khaldoun de Tiaret, par la plume de son secrétaire général, M. Mraïm Tarik, dénonce un «déni de droit», mettant en avant une «violation flagrante de l'ordonnance N°06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la fonction publique et notamment son article 208 qui stipule que «le fonctionnaire peut bénéficier, sous réserve de justification préalable, sans perte de rémunération, pour suivre des études en rapport avec les activités exercées, (?), pour participer à des examens ou concours pour l'acquisition de diplômes comme devant être le moyen privilégié de promotion d'encouragement à poursuivre des études susceptibles d'améliorer son niveau de qualification et de donner lieu à sa progression professionnelle».

Selon le SG de la section syndicale de l'université Ibn Khaldoun, tout a commencé quand le collectif des travailleurs au niveau des huit facultés, instituts et annexes a dénoncé le «manque d'équité» dans l'octroi de bourses d'études à l'étranger (cycle court) à des cadres et enseignants «alors que nombreux, parmi eux, ont déjà bénéficié de formations à l'étranger», lit-on dans la lettre adressée par la section syndicale aux autorités compétentes. Saisie du dossier, l'Union de wilaya de l'UGTA compte rencontrer dans les prochaines 48h le recteur de l'université Ibn Khaldoun pour tenter de débloquer la situation, selon le SG, M. Khaldi Aek, interrogé par Le Quotidien d'Oran.