La
grève cyclique des paramédicaux est «illégale» a jugé en référé, lundi dernier,
le tribunal administratif d'Alger. Dans un communiqué rendu public, hier, le
ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a
répercuté l'information, indiquant le caractère illégal de la grève cyclique de
trois jours par semaine initiée par le syndicat algérien des paramédicaux
(SAP). Sur cette base, le document ajoute que l'administration est «tenue de
respecter les dispositions juridiques régissant les relations de travail et
celles du statut général de la fonction publique». Une mise en garde
administrative aux grévistes qui peut se traduire par un abandon de poste,
s'exposant de fait «à des mesures administratives diverses à commencer par les
retenues sur salaire non plafonnées», précise le département de Hasbellaoui. De son côté, la SAP, et par la voix de son
secrétaire général, Lounes Ghachi,
a affirmé au Quotidien d'Oran, que le syndicat n'a pour le moment rien reçu
d'officiel. «Pour l'instant (l'appel a été passé à 15h : NDLR), la justice ne
nous a rien notifié et c'est seulement le ministère qui est en train d'évoquer
cette illégalité», nous dira-t-il, avant de préciser que le SAP est prêt à se
conformer aux décisions de la justice pour peu qu'il reçoit une notification
officielle. « Si la justice nous saisit, on arrêtera la grève». Par ailleurs,
le ministère de la Santé a réitéré sa «disponibilité» au dialogue
«constructif», une invitation qui fait presque sourire Lounès
Ghachi pour qui toutes les promesses de dialogue de
la tutelle ne sont restées qu'au stade oral. «Nous n'avons reçu aucune
invitation pour répondre à ce dialogue alors que toutes nos doléances, celles
qui sont du seul ressort du ministère de la Santé, n'ont pas été satisfaites» ;
et de citer l'exemple des syndicalistes «agressés et sanctionnés par l'administration
et qui n'ont pas été réhabilités par le ministère».
Les
paramédicaux, qui avaient poursuivi lundi leur grève cyclique pour la deuxième
semaine consécutive, ont soumis à la tutelle plusieurs revendications
socioprofessionnelles en rapport avec la question du recrutement, dans le corps
paramédical, des diplômés LMD, à l'activité syndicale et à la carrière
professionnelle. Pour rappel, les paramédicaux ont entamé une grève cyclique
depuis le début du mois en cours, se joignant ainsi au mouvement de
protestation des médecins résidents, lancé il y a trois mois. Les
revendications des paramédicaux se basent principalement sur le blocage dans
l'ouverture du plan de carrière de la corporation paramédicale et des
sages-femmes. Les revendications touchent également les primes d'encadrement et
de documentation, la sécurité dans les hôpitaux et la formation.