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30ème sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba: Alger pour le renforcement de la lutte antiterroriste

par Moncef Wafi

L'Algérie devra présenter un mémoire consacré au renforcement de la lutte antiterroriste, lors du Conseil de la paix et de sécurité qui se réunira en marge du 30e sommet de l'Union africaine, qui se tiendra du 22 au 29 janvier à Addis-Abeba, a annoncé, hier, le ministre des Affaire étrangères, Abdelkader Messahel. Un dossier d'actualité qui inquiète au plus haut point les pays de la région et mobilise l'attention d'Alger qui multiplie les initiatives pour sécuriser ses frontières particulièrement menacées par les groupes armés en Libye et au Mali.

Outre une activité diplomatique soutenue dans cette région, l'Algérie a octroyé plus de 100 millions de dollars pour aider cinq pays de la sous-région du Sahel à lutter contre le terrorisme. «Sur sept ou huit ans, l'Algérie a dépensé plus de 100 millions de dollars d'aide à cinq pays (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie, Libye) pour former une dizaine de compagnies de forces spéciales et leur donner d'énormes équipements», avait précisé Ouyahia lors du 5e sommet UA-UE qui s'est tenu dernièrement à Abidjan. «Cette aide est organisée depuis plus de 10 ans à travers le Comité d'état-major opérationnel des armées (CEMOC) et d'autres mécanismes de coopération», avait-il expliqué. Le Premier ministre avait également souligné les «énormes efforts» fournis par l'Algérie sur le plan bilatéral avec ces pays. A ce propos, le chef de la diplomatie a indiqué, par ailleurs, que la récente rencontre organisée à Alger des 5+5 a traité justement de questions relatives aux migrations clandestines et aux conflits en Libye et au Mali en particulier.

De ce dialogue «informel», il dira, au micro de la chaîne 3 de la Radio algérienne, qu'il aura permis de dégager des pistes d'approfondissement en matière de coopération et de développement. L'un des aspects évoqués, lors de ce rendez-vous, celui de la présence terroriste dans la partie nord du continent africain. De la position de l'Algérie, Messahel a expliqué qu'elle se trouve contrainte de maintenir un «haut niveau de vigilance» à cause des régions frontalières de «grande turbulence» qui l'ont amenée à déployer son armée dans les zones frontalières, afin de protéger son intégrité territoriale. De la situation en Libye, le ministre signale que la diplomatie algérienne travaille à créer un climat politique qui préserverait l'unité territoriale et la stabilité de ce pays. Il ajoutera qu'il en est de même pour le Mali où, explique-t-il, il s'agit de persévérer à concrétiser les accords du processus d'Alger, pour mettre fin à la présence terroriste et aux grands trafics dans la région.

Messahel révèlera en outre que l'Algérie, en plus d'une aide logistique et humanitaire, forme actuellement des troupes d'élite nigériennes et maliennes, en particulier, spécialisées dans la lutte antiterroriste. Rappelons qu'en 2016, l'Algérie avait plaidé son expérience dans le domaine de la lutte antiterroriste devant l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à l'examen de cette stratégie. Le document présenté par la délégation algérienne souligne le renforcement de ses efforts dans la lutte contre le terrorisme au niveau africain en participant à la création de nombreux instruments internationaux.

Ainsi, dans la région du Sahel, l'Algérie s'est engagée dans une approche concertée à travers de nombreux mécanismes de coopération, a-t-on rappelé. Dans ce cadre, l'Algérie co-préside avec le Canada le groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, avait encore rappelé la délégation algérienne.