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Attendue
depuis plus d'une année, la commission technique multisectorielle chargée de
proposer la liste des postes de travail présentant une haute pénibilité a été
mise en place. Une liste escomptée par le monde du travail qui voit en elle une
alternative à la fin de la retraite anticipée décidée par le gouvernement lors
de la tripartite de 2016. En effet, les travailleurs étaient à l'affût de la
moindre information concernant l'éligibilité de leurs fonctions tant que cette
fameuse liste n'avait pas été préparée ou rendue publique.
La Centrale syndicale avait déjà annoncé, par le biais d'Amar Takdjout, membre de son secrétariat général et SG de la Fédération du textile et cuir, la mise en chantier de l'établissement des listes des personnels effectuant un travail pénible éligibles à la retraite anticipée. Dans une déclaration à la radio nationale, il avait affirmé que l'UGTA a entamé l'élaboration d'une liste des métiers pénibles avec les secteurs économiques. «La liste des bénéficiaires sera établie sur la base de points, qui nécessite une étude globale», avait-il dit, précisant que «les secteurs concernés sont l'industrie lourde, le BTP et le secteur minier», ajoutant que «tous les partenaires sociaux sont concernés par l'élaboration et la définition de ces listes et il doit y avoir une étude sérieuse des acteurs du secteur de l'emploi pour qu'il n'y ait pas de dérapages». La question qui taraude plus que jamais le monde du travail est le contenu de cette liste qui ouvre droit à des dérogations. En effet, et depuis que le Premier ministre a indiqué que le droit à la retraite anticipée ne sera accordé, à compter de 2017, qu'aux femmes et ceux qui exercent les métiers pénibles, les salariés et fonctionnaires se sont tournés vers la Centrale syndicale. Qui sera alors éligible aux départs volontaires ? Ce cadeau empoisonné du gouvernement à Sidi Saïd risque aussi de porter le coup fatal à l'Union déjà sérieusement mise à mal par son engagement sans équivoque aux côtés du gouvernement et du patronat. La première esquisse de cette liste serait visible, avait-on indiqué, dans les deux premières semaines de septembre 2017, depuis plus rien jusqu'à l'annonce du ministre du Travail, Mourad Zemali. C'est dire si des tensions sont nées autour de sa confection après que les fédérations que compte la Centrale syndicale aient fait connaître leurs critères. Quels critères seront donc adoptés ? Ceux dictés par les puissantes fédérations qui composent l'UGTA au détriment de secteurs où la pénibilité n'est pas mesurée en termes de décibels et de lésions physiques. Rappelons qu'en termes de métiers pénibles, le Bureau international du travail a défini dix facteurs : le travail en milieu hyperbare, le travail répétitif, le travail en équipes successives alternantes, le travail de nuit, les manutentions manuelles de charges, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, les agents chimiques dangereux, les températures extrêmes, le bruit. |
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