Tout comme en
Espagne, le dossier des migrants algériens en Italie est en train de déborder
sur la politique interne du pays. Pressé par les responsables locaux de la
Sardaigne, principal point de chute des harraga
algériens, le ministre de l'Intérieur transalpin, Marco Minniti,
a annoncé que son gouvernement travaille avec l'Algérie sur un nouveau pacte de
collaboration entre les deux Etats en matière d'immigration. Depuis Nuoro,
l'une des cinq provinces de la Sardaigne, où il a rencontré les maires et les
responsables de la Région autonome pour traiter les questions de migration vers
la Sardaigne et les attaques contre les administrateurs locaux, le ministre a
indiqué que cet accord prévoit la protection des frontières avec le
renforcement des contrôles maritimes et celui de la coopération sur les
rapatriements. En septembre dernier, Marco Minniti
avait rencontré, à Alger, son homologue Nourredine Bedoui et aurait demandé à l'Algérie d'aider son pays à
arrêter cette nouvelle vague de départs depuis les côtes algériennes. Rome
avait fait part de son inquiétude face à l'afflux de migrants en provenance
d'Algérie, craignant que le pays ne remplace prochainement la Libye comme point
de départ des flux de migrants vers l'Europe à partir de la Méditerranée, avait
rapporté le journal britannique The Times. Ainsi, environ 800 personnes ont
effectué la traversée de la Méditerranée à partir de l'Algérie, pendant les
neuf premiers mois de 2017, touchant terre sur les plages de Sardaigne après
avoir traversé la mer pendant 24 heures dans de petits bateaux en bois. Onze
bateaux sont même arrivés en Italie durant une période de quatre jours cet été.
«Nous avons eu un peu plus de 1.100 migrants durant l'ensemble de l'année 2016,
donc nous sommes en voie de battre ce chiffre cette année», avait déclaré un
porte-parole des autorités locales de Sardaigne, ajoutant que «des petits
bateaux arrivent de manière continue». Le ministre italien avait affirmé à la
presse algérienne que son pays travaille «avec les autorités algériennes pour
améliorer notre collaboration» dans les cas d'immigration clandestine. Lors de
la rencontre de Nuoro, il a été question de la mission du Centre de permanence
et de rapatriement (CPR) de Macomer, «une structure
importante car elle permet de gérer directement le rapatriement algérien sur l'île: 90% ne demandent pas de protection internationale et
sont destinés à rentrer dans leur pays». D'où l'idée proposée à Antonio Onorato Succu, le maire de Macomer, et bientôt à dix autres municipalités dans le domaine
d'un «pacte de sécurité» qui sera lancé dans quelques jours, selon Minniti. Le président de la Région, Francesco Pigliaru, avait expliqué que le CPR «est un instrument pour
décourager les flux migratoires, pour dire à ceux qui sont sur le point de monter
à bord d'un bateau à destination de la Sardaigne et d'émigrer irrégulièrement
pour l'Europe d'y retourner». Filippo Spanu, le
conseiller aux affaires générales de la Région, a déclaré, quant à lui, que «ce
sera un centre de détention administrative où les personnes attendant le
rapatriement seront enfermées» et le CPR aura la priorité de freiner le flux de
harraga parvenant de l'Algérie. Francesco Pigliaru était sorti de sa réserve pour adresser une lettre
urgente au ministre de l'Intérieur italien, lui réclamant des mesures concrètes
pour rapatrier tous les migrants clandestins algériens. Il a également exigé
des mesures urgentes pour stopper l'arrivée des harraga
algériens, avaient révélé plusieurs médias italiens. D'après lui, le nombre des
Algériens qui ont débarqué illégalement sur les côtes de la Sardaigne a explosé
depuis 2016 où il a été enregistré plus de 1.106 qui ont rallié les plages de
la Sardaigne sur des embarcations de fortune. Francesco Pigliaru
a tiré la sonnette d'alarme et a réclamé au gouvernement italien de mettre la
pression sur les autorités algériennes afin de stopper le départ des harraga algériens vers les côtes de l'île italienne.