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Constantine - Grève à l'ENMTP: Des grévistes maintiennent la pression

par A. Mallem

A la fin de la semaine passée, la grève déclenchée par les travailleurs de l'ENMTP Aïn-Smara depuis le dimanche précédent, a connu des développements qui ne plaident nullement pour une sortie rapide de cette crise. D'une part, l'examen du cas des 5 travailleurs grévistes poursuivis en justice par la direction générale et qui devaient être entendus jeudi dernier par le tribunal d'El-Khroub, a été reporté au dimanche 21 janvier en cours. L'information nous a été donnée hier par le secrétaire général du syndicat d'entreprise M. Moussa Medkour.

D'autre part, un groupe de grévistes que nous avons rencontrés jeudi, nous ont déclaré que leur mouvement a reçu cette action contre leurs camarades comme une «provocation» de la DG qui, selon leurs dires, a choisi la voie dangereuse de la confrontation et de la répression contre les travailleurs qui ne font que réclamer leurs droits. Et d'annoncer ensuite, que l'administration de l'entreprise vient de lancer une seconde mise en demeure aux grévistes les considérant en position d'absence irrégulière depuis une semaine. « La direction générale, nous ont-ils déclaré, s'engage dans une voie dangereuse en préférant la répression au dialogue, car cette attitude irresponsable conduit au pourrissement et non au règlement du problème». Pour ce qui concerne les travailleurs, ils considèrent que l'acceptation par la DG de leur plateforme de revendication doit être suivie de négociations sérieuses. Et pour contraindre le partenaire social à engager ces négociations, ils vont, ont dit nos interlocuteurs, poursuivre la grève jusqu'à l'obtention de garanties écrites pour la prise en charge de leurs problèmes salariaux et socioprofessionnels et leur règlement dans des délais raisonnables.

Mais, selon les informations que nous avons reçues de différentes sources, suite aux difficultés que nous avons rencontrées pour entrer en contact avec le PDG de l'entreprise, ce dernier ayant décidé de ne plus répondre à la presse, la direction générale de l'ENMTP pense qu'il est hors de question de négocier sous la pression et que les travailleurs doivent d'abord regagner leurs postes de travail pour rendre possible cette négociation qui se fera avec les représentants légaux des structures syndicales de l'UGTA, en l'occurrence celles du syndicat d'entreprise et des unités de la zone industrielle de Aïn-Smara dont les travailleurs sont impliqués dans la grève. Et cette position a été confirmée par le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Moussa Medkour, que nous avons interrogé hier. « C'est normal, dit-il, car on ne peut pas négocier dans des conditions où les travailleurs se trouvent massés devant le lieu des négociations attendant des résultats immédiats. Je pense qu'il est raisonnable de reprendre le travail et ensuite négocier. Et s'il n'y a pas de résultats après, on utilise les voies normales permises par la loi ». M. Medkour nous a informés ensuite qu'il se pourrait qu'il revienne dimanche sur le site d'Aïn-Smara pour essayer de dénouer la crise.

Mais, malgré le fait que 20% de ceux qui suivaient le mouvement de débrayage ont repris le travail jeudi, en répondant positivement à l'appel que leur ont lancé la veille les syndicalistes, les travailleurs grévistes dont la position semble se radicaliser après l'engagement des poursuites judiciaires contre leurs collègues d'une part, ainsi que la 2éme mise en demeure de reprendre le travail dont ils ont été destinataires d'autre part, sont bien déterminés à poursuivre la grève. Et cette semaine, pensent-ils, sera déterminante.