Le
ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du
territoire a tenu à rassurer les Algériens, affirmant que «les programmes de
logement se poursuivront jusqu'à l'éradication définitive des habitations
précaires». Une politique de résorption de l'habitat précaire défendue par le
wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, qui avait présenté,
en 2016, aux Nations unies l'expérience de l'Algérie en mettant en exergue les
efforts déployés avec l'objectif de placer Alger comme «première capitale
africaine sans bidonvilles». Le wali avait expliqué qu'après plus de cinquante
années d'indépendance, l'Algérie a connu un développement appréciable,
néanmoins, ces efforts ont été contrariés par une urbanisation non contrôlée,
accentuée par l'exode rural sous les effets de la décennie noire, créant ainsi
un désordre du paysage urbain. Il a souligné que sur décision du président de
la République, Abdelaziz Bouteflika, un programme spécial de résorption
définitive de l'habitat précaire a été retenu au niveau du territoire national.
La concrétisation de cet objectif a porté sur un premier diagnostic mené en
2007 et actualisé en 2013, qui a fait ressortir plus de 72.000 familles vivant
dans des habitations précaires, a-t-il indiqué, précisant que «le calendrier
mis en place pour les opérations de relogement a favorisé la priorité aux
grands sites, occupant les emprises des projets structurants de la capitale
inscrits depuis plus d'une décennie et non lancés». Depuis juin 2014, plus de
36.000 familles occupant 243 sites d'habitat précaire ont été relogées à ce
jour dans des logements décents pourvus de toutes les commodités, alors que
10.000 familles ont été relogées dans un autre type de programme, soit un total
de 46.000 familles relogées dans la même période. Bedoui
indique, en marge des festivités célébrant la 51e Journée nationale de la
commune, que ces opérations de logements «s'inscrivent dans le cadre du
programme du président de la République». Une partie de ces programmes «est en
cours de réalisation et d'autres sont prévus prochainement», a annoncé le
ministre sur fond d'incertitude entourant la réalisation des logements prévus à
cause de la crise économique qui frappe le pays. Une déclaration qui veut
conforter le discours lénifiant des pouvoirs publics en s'appuyant sur des
chiffres encourageants dans l'absolu mais qui sonnent terriblement creux face
aux projets qui traînent depuis des années et qui ont fait vivement réagir le
ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. Ainsi, Abdelwahid Temmar a sermonné les
entreprises en charge de réaliser des projets de logements tous types,
notamment l'AADL, les sommant de livrer l'ensemble des projets dans les délais
requis, au risque de prendre des mesures allant jusqu'à la résiliation des
contrats en sus de poursuites judiciaires. Le ministre avait indiqué, lors
d'une rencontre avec les représentants des entreprises prises en défaut de
retard, qu'il est chargé de réaliser et de concrétiser le programme du
président de la République à qui il doit rendre des comptes. A l'adresse des
entrepreneurs, il précisera que ses portes sont ouvertes mais que tous les
projets doivent être livrés en 2018. Selon la comptabilité de Temmar, plus de 38.000 logements type AADL enregistrent
actuellement un retard dans la réalisation au niveau de 20 wilayas du pays. Ce
retard concerne la réalisation de 38.450 logements dont 24.851 unités confiées
à des entreprises étrangères et 13.600 autres à des entreprises algériennes. En
plus des logements AADL, les services du ministère de l'Habitat ont relevé un
retard dans la réalisation de 10.832 unités de logements de type logement
social locatif (LSL) et 286 logements promotionnels publics (LPP) dans la
wilaya d'Alger et dont la réalisation est confiée à deux sociétés algériennes.
En août dernier, la réalisation de 87.000 logements AADL n'avait pas encore été
entamée, avait souligné Temmar, précisant que toutes
les mesures juridiques ont été parachevées pour mettre un terme au retard dans
le lancement des projets. Le ministre a également averti les entreprises qui ne
rattraperont pas leur retard qu'elles ne bénéficieront plus d'autres projets et
seront exclues des plans du ministère.