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La
généralisation de l'enseignement de Tamazight débutera dès la prochaine rentrée
scolaire, a annoncé, hier mardi, la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit Remaoun. Au lendemain d'un Conseil interministériel sur
Tamazight, elle a rappelé, dans une intervention, à la radio nationale, qu'il
s'agit d'une «question prioritaire pour le gouvernement», qui a pris deux
grandes actions: l'augmentation du nombre de wilayas
concernées par l'enseignement de Tamazight, et l'élargissement de son
enseignement dans les wilayas où il est déjà enseigné. Concrètement, le Conseil
interministériel, de lundi 8 janvier, a pris comme décisions la disponibilité
en termes de postes budgétaires, des «actions que nous allons renforcer auprès
des directeurs de l'Education et chefs d'établissements pour ouvrir des classes
de Tamazight, car notre objectif est d'intégrer ces mesures dans le système
scolaire de performance», explique la ministre. «Actuellement, il y a 38
wilayas, où Tamazight est enseigné. Notre objectif est d'ajouter une dizaine
d'autres wilayas», a précisé Mme. Benghebrit, qui a
souligné que : «là où il y a eu une demande, on a ouvert une classe
d'enseignement de tamazight». Elle a, également, affirmé que lors de ce même
Conseil interministériel, consacré à la langue Tamazight, on «a présenté nos
premiers besoins pour la prochaine rentrée, et la réponse (du gouvernement,
Ndlr) a été favorable. Il s'agit de 300 postes d'enseignants pour tamazight».
Concernant le manuel scolaire, elle a expliqué que «nous avons publié le manuel
de tamazight pour répondre à la variété de l'usage de cette langue. Le second
élément, c'est l'introduction de textes de tamazight algérien, et la troisième
action que nous avons fait, c'est intégrer Yennayer
comme fête nationale institutionnalisée, et donc il y a un cours sur la
nouvelle année de Yennayer.» La ministre de
l'Education nationale a ajouté que «nous voulons améliorer l'enseignement et la
didactique de la langue tamazight, dans le cadre de l'enseignement et la
formation». Jusqu'à présent, selon Mme Benghebrit, 38
wilayas disposent d'un manuel scolaire en Tamazight, dans la 4ème année
primaire, et ce manuel est «en tifinagh, en graphie
arabe et en graphie latine». Autrement, «la décision de donner toute sa place à
Tamazight existe. Maintenant, il faut laisser la place aux experts et
académiciens pour la culture de Tamazight, ainsi que son enseignement»,
relève-t-elle, avant de préciser que pour les manuels, il y a la graphie arabe
dans le M'zab, la graphie latine dans la région de
Kabylie, et «targui avec le tifinagh». La ministre a
expliqué que «ce que nous sommes en train d'avancer, c'est la standardisation à
l'intérieur des différentes variétés (de tamazight, Ndlr). Il y a des variétés,
et il faut absolument les maintenir, car nous n'avions pas l'autorité de le
faire». Pour la prochaine rentrée scolaire, «ce qui est déjà fixé, c'est toute
l'action de la formation pour la didactique de la langue:
tamazight, arabe et langues étrangères», a-t-elle soutenu, avant de relever que
«nous avons un programme très soutenu».
D'autre part, la ministre a indiqué qu' «à partir de janvier, il y aura une action d'identification, selon les wilayas, du nombre de postes disponibles , puis ce sera, le processus de recrutement des enseignants, et enfin encourager là où tamazight existe pour le généraliser, progressivement, dans les autres établissements». Le recrutement pour l'enseignement de Tamazight se fera, selon Mme Benghebrit, vers la fin de l'année scolaire, entre les mois de juin et juillet. Interrogée par ailleurs, sur le faible niveau des élèves, dans les deux langues enseignées, la ministre de l'Education nationale a botté en touche, soulignant que les causes «sont complexes et multiples. Cela fait, qu'aujourd'hui, nous sommes en mesure de dire que l'alternative existe, et c'est là où on a investi». La ministre a expliqué, auparavant, qu'un travail d'évaluation du niveau des élèves avait été fait, en 2014, avec les experts, les partenaires sociaux, et la communauté éducative, et en 2015 «on a produit et construit des outils pédagogiques pour prendre en charge les difficultés enregistrées, et nous sommes en train de former les inspecteurs pour remédier aux difficultés que rencontrent les élèves». L'enseignement de Tamazight va commencer par le primaire, car, selon la ministre, la priorité a été donnée au premier cycle, dès les 1re et 2ème années primaires, avec en soutien, la mise en oeuvre d'un plan stratégique de formation qui concerne 700.000 fonctionnaires. Sur les conflits qui laminent le secteur de l'Education nationale, elle a souligné que «les problèmes que nous vivons sont beaucoup plus relationnels que professionnels», citant les cas des wilayas de Tizi Ouzou et Blida, où les cours sont perturbés par des conflits, entre enseignants et direction des établissements. Dès lors, la ministre préconise que la grève dans son secteur soit interdite, interpellant les députés à réfléchir sur un texte de loi qui interdit les débrayages dans le secteur de l'Education. Enfin, sur la réforme du Baccalauréat, elle a, encore, reculé, renvoyant le changement des modalités de cet examen de fin de cycle scolaire à au moins deux ans. «Nous allons, de nouveau, remettre sur la table avec nos partenaires sociaux, ce projet, et le proposer, l'année prochaine, au débat et donc pour cette réforme du BAC ce sera dans deux ans», a-t-elle indiqué. |
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