Les présidents des clubs de football
du championnat professionnel (Ligues 1 et 2) prônent l'immobilisme et bloquent
tout ce qui va dans le sens de développer le football. Depuis que le
professionnalisme a été instauré dans le football algérien, aucun club n'a
ouvert son capital, à l'exception des clubs repris par des entreprises
nationales publiques et à un degré moindre l'USM Alger, repris par le Groupe
Haddad. Les autres clubs refusent d'ouvrir leur capital et trouvent, à chaque
fois un prétexte pour maintenir cette situation de blocage et de flou. Avec l'instauration
du professionnalisme en 2010, sur décision du président de la République, les
clubs se sont transformés en Sociétés sportives par actions (SSPA). Compte tenu
de leur nouveau statut, ces clubs devaient respecter les dispositions et les
clauses contenues dans le cahier des charges sur le professionnalisme dans le
football en Algérie. L'Etat a ainsi accompagné ces clubs dans le processus de
mise en place du professionnalisme en leur octroyant des aides directes et
indirectes. L'objectif à terme était de permettre à ces clubs de varier et
multiplier leurs ressources de financement afin de devenir autonomes et de se
passer des subventions de l'Etat.
Aujourd'hui, alors que l'on
entame la 8e année de l'instauration du professionnalisme, les clubs qui se
sont transformés en SSPA continuent de vivre avec les subventions et les aides
de l'Etat. Pis encore, ces clubs ont dépensé, pour ne pas dire dilapidé,
l'argent de l'Etat dans les salaires des joueurs, n'investissant aucun centime
dans le cadre de l'instauration du professionnalisme. Les subventions de l'Etat
n'ayant jamais cessé, les clubs qui sont des SSPA, bloquent les éventuels
investisseurs et autres industriels, intéressés par le football. Les présidents
de ces clubs qui gèrent l'argent des subventions de l'Etat sans qu'ils ne
rendent le moindre compte, barrent ainsi la route à des investisseurs en leur
demandant d'entrer en tant que sponsors et non en tant qu'actionnaires. Ces
pratiques ont fait perdre du temps et de l'argent au football algérien dans la
mesure où ce sont les mêmes présidents de club qui sévissent et occupent la
scène, empêchant tout changement avec la bénédiction des pouvoirs publics et de
l'Etat qui ferment les yeux sur la mainmise sur les clubs et les pratiques de
gabegie généralisée. En ce sens, il ne faut pas s'attendre à l'ouverture du
capital des clubs, dont les présidents se sucrent d'une situation d'où ils
tirent tous les profits. Avec une FAF dont les dirigeants sont, de l'ère Raouraoua à Zetchi, en
perpétuelle campagne électorale et un MJS qui a peur de toucher aux présidents
de club, on ne peut rien espérer pour qu'il y ait de véritables changements
dans le monde ou plutôt dans le jungle du football
algérien.