
Les anciens
enseignants du technique veulent régulariser leur
situation et bénéficier des mêmes avantages que les autres enseignants pour
leur reclassement et leur promotion.
Dans une lettre
transmise samedi à la ministre de l'Education nationale, ils ont demandé la
régularisation de leur situation ainsi que l'accès aux promotions, ?'au même
titre que les autres catégories d'enseignants du secondaire'', indiquent-ils
dans cette lettre. Ils ont rappelé à la ministre de l'Education nationale
qu'ils ont été empêchés de choisir entre la pédagogie, c'est-à-dire
l'enseignement, et une carrière dans l'administration, après la régularisation
de leur situation en 2012. Mais, affirment-ils, ''ils ont tous été orientés
vers la pédagogie, alors que certains parmi eux sont encore en charge de
missions administratives''. En outre, leur éloignement du corps des
administratifs (censeur ou directeur de lycée) les a empêchés, indiquent-ils,
de ?'participer aux concours de promotion au poste de directeur de lycées, et ont
été seulement promus au grade d'inspecteur de l'éducation nationale avec des
conditions draconiennes, qui les empêchent en réalité d'accéder à ce statut''.
Car leur régularisation, qui devait avoir lieu en 2012, après la dissolution de
ce corps d'enseignants en 2008, ?'ne s'est faite qu'en 2015, et donc, nous
n'avons pas l'ancienneté de cinq ans dans le poste de professeur principal,
comme cela est exigé par les statuts''. D'autre part, les enseignants du cycle
technique ont rappelé qu'ils n'ont pas eu droit à un rappel salarial avec effet
rétroactif depuis leur régularisation. Globalement, ils demandent à la ministre
de l'Education nationale de ?'régulariser leur situation'', soit la
reconnaissance de ?'l'ancienneté en fonction de l'expérience professionnelle
comme enseignants techniques du secondaire'', ?'la prise en compte de l'effet
rétroactif depuis la promulgation de la loi 240/12, qui ne prend pas en compte
les missions de l'enseignant technique des lycées''. Ils demandent également
que leur soit donnée ?'la possibilité d'accéder aux postes de directeur ou de
censeur dans les lycées'', et ?'la possibilité du choix de leur carrière
professionnelle comme les autres catégories de personnel de l'éducation
nationale'', ainsi qu'un accord pour les dossiers déposés pour la promotion au
grade d'inspecteur de l'éducation après régularisation de leur ancienneté''.
C'est en 2008 que plus de 300 lycées techniques et technicum
ont disparu, au profit de lycées d'enseignement généralistes, après une énième
réforme de l'éducation nationale. Dans la foulée, des milliers de professeurs
de l'enseignement technique, avec ?'BAC+4 ou BAC+5'', se retrouvent sur le
carreau, affectés à des tâches subalternes, dont des postes administratifs,
avec le même statut qu'un enseignant du primaire. Entre 2008 et 2012, ces
enseignants n'assuraient plus leur mission d'enseignants du
technique, et ont été orientés vers des cours d'initiation à l'informatique ou
à la technologie aux élèves de première année secondaire. A partir du moment où
les lycées techniques ont été supprimés, les filières mathématiques et
scientifiques ont terriblement décliné, le niveau également. Le fait est
qu'aujourd'hui, avec la baisse des prétendants pour les filières scientifiques,
le cas de cette catégorie de personnel de l'éducation nationale rappelle à tous
que l'enseignement technique a fait les frais d'une politique de réforme
éducative hasardeuse.