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Le
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Tahar Hadjar a prévenu les organisations estudiantines et d'enseignants
contre l'organisation d'une grève et le boycott des examens le 14 janvier
prochain, estimant que cette grève est «illégale». Il a expliqué lors de sa
rencontre trimestrielle avec les associations d'étudiants hier samedi que cette
grève, à laquelle avaient appelé plusieurs organisations estudiantines, mais
également une aile du CNES, est «illégale». Il a également affirmé que les
trois organisations estudiantines qui ont appelé à cette grève ne sont pas
«reconnues», dont le CNES qui n'a, a t-il dit,
«aucune légitimité».
Le Conseil national des enseignants du supérieur (l'aile d'Abdelhafid Milat), l'UGEL, le SAFAP, l'UNJA et d'autres coordinations des étudiants avaient décidé le 24 décembre dernier d'organiser une grève générale à partir du 14 janvier prochain pour dénoncer les conditions déplorables prévalant dans les universités algériennes. Le ministre a menacé les organisateurs de cette grève de «poursuites judiciaires» lors de sa rencontre avec les représentants des associations estudiantines. Le ministre va plus loin en intimant aux recteurs des universités de sanctionner et d'interdire de cours tous ceux qui veulent «fermer» l'université. Tahar Hadjar a également précisé que seuls les syndicats légaux, au nombre de neuf, ont le droit d'exercer leur activité syndicale au sein des campus, avant d'attaquer certaines associations estudiantines, les accusant de mener des actions de «subversion et de prosélytisme» à l'intérieur des centres et des cités universitaires. «Ce que nous combattons à l'intérieur de l'université, c'est l'activisme politicien quand bien même nous ne pouvons pas interdire à l'étudiant et à l'enseignant de faire de la politique, mais à l'extérieur de l'université», a-t-il ajouté. Il s'est ensuite attaqué aux journalistes, les accusant de soutenir les organisations d'étudiants, notamment celles à l'origine de l'appel à la grève générale le 14 janvier prochain. Selon lui, «les médias participent au désordre que des organisations non agréées sèment au sein de l'université en leur ouvrant leurs colonnes et en les invitant sur leurs plateaux de télévision, et de publier sans distinction des communiqués sans en vérifier ni la provenance ni la véracité du contenu». Le 24 décembre dernier, les représentants d'associations d'étudiants dont une aile du CNES, l'UGEL, le SAFAP et l'UNJA avaient annoncé une grève générale et de boycotter tous les examens dans l'ensemble des établissements de l'enseignement supérieur le 14 janvier prochain pour dénoncer «le laxisme» du ministère et son refus d' «ouvrir les portes du dialogue» avec les partenaires sociaux pour trouver des solutions aux problèmes que vit l'Université algérienne. «Après discussion avec la composante de la famille universitaire, il a été décidé d'entamer une grève à partir du 14 janvier et de boycotter tous les examens jusqu'à satisfaction de nos revendications», avait indiqué un communiqué de ces organisations qui ont sollicité l'intervention du président Bouteflika pour sauver l'Université algérienne. Quant au CNES, il a de son côté appelé à une grève de trois jours (17, 18 et 19 janvier) pour exiger notamment l'abandon des poursuites judiciaires contre les enseignants et les syndicalistes, ainsi que la mise en place d'un dialogue avec les partenaires sociaux. |
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