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Plusieurs
partis politiques et syndicats ont dénoncé la répression sanglante, mercredi dernier,
à l'encontre des médecins résidents par la police au CHU Mustapha (Alger).
Au sein de la corporation médicale, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a exprimé « sa profonde inquiétude devant les dérapages graves, constatés dans la gestion des forces de l'ordre public de la protestation pacifique des médecins résidents » et a dénoncé « la violente répression » dont ont été « victimes des dizaines de confrères et de consœurs venus de plusieurs wilayas du pays réclamer une prise en charge et des solutions à des revendications socioprofessionnelles justes et légitimes ». Dans un communiqué publié le jour même de l'incident, le SNPSP a relevé « que les pouvoirs publics font dans l'entretien des conflits et de la répression violente de toute action de protestation au lieu de privilégier la voie du dialogue et de la négociation », considérant que « le sang qui a coulé et entaché les blouses blanches est celui de tous les médecins d'Algérie ». « Une image honteuse de trop? un dépassement intolérable et non justifié qui interpelle à la réflexion l'ensemble des représentations de la corporation médicale de carrière hospitalo-universitaire ou de santé publique que le SNPSP invite à l'union et au rassemblement », affirme le SNPSP. Pour sa part, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU) a réagi par deux communiqués. Dans un premier, le SNECHU a dénoncé « les brutalités policières » à l'encontre des « jeunes résidentes et résidents », alors que dans un second communiqué, le syndicat invite « la corporation des enseignants hospitalo-universitaires à se solidariser et soutenir nos résidents » tout en proposant : de « boycotter les examens de DEMS qui débuteront le dimanche 07 janvier 2018 » et de « participer à la journée nationale de protestation qui aura lieu le mardi 09 janvier 2018 au niveau de toutes les structures hospitalo-universitaires ». « Cette journée de protestation se fera par un arrêt de l'activité universitaire et hospitalière avec couverture des urgences », précise le SNECHU dans un 2ème communiqué. Les syndicats de l'éducation nationale ont également réagi, condamnant unanimement la « répression des médecins résidents ». C'est le cas du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui a exprimé sa « vive préoccupation » du « terrible recul des droits et des libertés syndicales » dans le pays, en particulier durant « les deux précédentes années ». Le SNTE a exprimé son « total soutien » aux résidents en médecine et s'est engagé à « prendre part par aux actions de protestations prévues par leur coordination syndicale » pour lutter contre la répression, tout en appelant à « faire face à ces pratiques d'une autre époque ». L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) a également dénoncé cette répression à l'encontre de « médecins qui exercent leur droits syndical », tout en rappelant qu'elle a été « déjà utilisée » à l'encontre « de syndicats d'autres secteurs ». L'UNPEF met en garde le gouvernement « contre sa politique répressive contre les syndicats ». Les partis condamnent Du côté des partis politiques, le Front des forces socialistes (FFS) a dénoncé « l'agression sauvage » des médecins résidents par la police, qualifiant l'acte de « provocation de plus, (?) une provocation de trop ». « Le Front des Forces Socialistes dénonce avec force le musellement des libertés de manifestation et d'expression, l'empêchement des marches pacifiques et la répression systématique des manifestants » et « exige la levée de toutes les restrictions touchant au droit à l'expression, au droit à la manifestation, au droit aux rassemblements pacifiques, au droit d'avoir des droits », lit-on dans le communiqué signé par le Premier Secrétaire du parti, Mohamed Hadj Djilani. « Le FFS exprime sa totale solidarité avec les forces revendicatrices, appelle les médecins résidents à la lucidité et à la vigilance, et réitère son appel aux pouvoirs publics pour ouvrir des négociations avec tous les partenaires sociaux » et le « respect des droits de l'Homme » dont le « droit de manifester pacifiquement, et le droit de revendiquer ». De son côté, Talaie el Hourriyet, le parti de Ali Benflis, a également condamné « le recours à l'usage brutal de la force contre la manifestation pacifique organisée, le mercredi 3 janvier, par les médecins résidents, pour exprimer des revendications liées à leur situation socioprofessionnelle et demander l'ouverture d'un dialogue responsable avec les autorités compétentes en vue d'une prise en charge effective de ces revendications ». Le parti «constate que le pouvoir persiste dans sa démarche répressive » et considère que ces dépassements intolérables des autorités publiques constituent une violation flagrante de droits consacrés par la Constitution, notamment la liberté d'expression et la liberté de rassemblement ». La « Jeunesse libre RCD » a également réagi via un communiqué publié sur le site du parti dans lequel sont dénoncés « l'attitude de la tutelle » ainsi que « le recours à la violence et la répression subie par les médecins-résidents ». « L'interdiction des manifestations publiques, en vigueur depuis 2001 dans la capitale ne suffit pas, le pouvoir réprime toute voix discordante sur les lieux de travail et les universités. Dans ce cas de figure, si les futurs médecins ont choisi d'alerter la rue, c'est parce que les portes du dialogue ont été fermées malgré toutes les démarches des protestataires. Devant la dégradation avancée du système de santé et des conditions de travail des personnels, le ministre de la Santé qui disserte dans les médias et devant les commissions de l'Assemblée sur les normes internationales dans le domaine pour oser des comparaisons frauduleuses, déclare ne pas disposer de prérogatives pour répondre aux revendications des médecins résidents », affirme le communiqué. Le son de cloche officiel est venu du ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui déclarait, jeudi dernier, à la presse en marge d'une séance plénière au Conseil de la Nation consacrée aux questions orales, concernant des actions en justice que les médecins résidents pourraient avoir introduites contre les forces de l'ordre, qu'il n'avait « pas connaissance des faits » soulignant que «le respect des droits de l'Homme forme un tout indissociable. S'il y a une affaire, elle sera traitée conformément à la loi». |
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