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Est :
Constantine - Embarras des architectes face à la pression des propriétaires des chalets
par A. Mallem ![]() «Il est évident que les
propriétaires des chalets qui construisent des extensions à leurs habitations,
sans l'autorisation réglementaire, délivrée par l'APC veulent nous forcer la
main pour régulariser ces constructions réalisées dans l'illégalité.
Aujourd'hui, les concernés exercent des pressions insupportables sur les
architectes pour les amener à obtenir le permis de construire alors que la
mission de l'architecte consiste justement à empêcher ces actes car, il est
évident que le permis de construire, comme son nom l'indique, doit précéder la
construction et non la suivre », s'est plaint, à nous, samedi dernier, M. Benzerda Miloud, président du CLOA de Constantine. En nous informant que son conseil a tenu dernièrement, dans un
hôtel de la nouvelle ville Ali Mendjeli, une
assemblée générale, à laquelle ont participé 150 architectes sur les 312
membres inscrits au tableau de l'ordre (le règlement intérieur du CLOA ne
prévoit pas de quorum pour la tenue d'une telle réunion), le président du CLOA
a indiqué que ce problème lancinant posé, aujourd'hui, par les propriétaires de
chalets, a constitué la question principale des discussions et des débats, à
côté du bilan financier et du budget prévisionnel 2018. A propos de
cette question de l'ordre du jour, notre interlocuteur a indiqué que ce budget
est constitué de 4 millions de DA, chiffre qui correspond au montant des
cotisations annuelles des membres du CLOA. « Le bilan 2017, ajoute-t-il, sera
présenté au mois de mars, délai qui constitue le début de l'année fiscale.
Quant au tableau des nouveaux inscrits, il a été, également, présenté à cette
assemblée générale ainsi que la constitution d'une commission chargée des
architectes stagiaires ».
Revenant à ce problème des chalets, M. Benzerda a décrit l'embarras des architectes confrontés à la pression des propriétaires des chalets. « Il y a, d'abord, le refus des communes de délivrer le permis de construire, sans acte de propriété. Il y a, ensuite, ce problème posé par les propriétaires qui ont ajouté des équipements dans l'assiette foncière sur laquelle repose leur habitation et ils veulent, après coup, nous forcer la main pour leur faire délivrer les permis de construire. Mais nous ne marcherons pas dans cette combine car faire cela serait aller, à contre courant de notre mission, de notre éthique. On est là pour entériner le dossier pour un permis de construire sur un terrain vierge et non sur un terrain construit, tout en veillant au respect de la réglementation en matière de construction et d'urbanisme. La régularisation est prévue pour le cas des constructions réalisées, avant 2008. Mais les propriétaires s'activent, actuellement à construire des équipements qu'ils veulent régulariser ensuite », a expliqué notre vis-à-vis. Au cours de la même AG, les architectes ont posé, également, le problème des cahiers des charges avec les maîtres d'ouvrages, affirmant que ce problème se pose, actuellement, pour ceux du secteur public, étant donné que le privé n'est pas soumis au cahier des charges. Selon les architectes, les entreprises concernées font des cahiers de charges pour des concours ou des appels d'offres, sans consulter les architectes, c'est-à-dire le CLOA. « Sur ce plan, nous sommes, nous aussi, investis de mission dans le cadre de la réglementation en vigueur, a expliqué Benzerda. On se demande, alors, pourquoi des communes travaillent, directement, avec les entreprises sans consulter les architectes ». Et de déclarer que la réponse à cette question n'est pas difficile à savoir, en ce sens que ces communes ne veulent pas avoir d'intermédiaire entre elles et les maîtres d'ouvrages. « Et ce n'est pas difficile à comprendre ! », a conclu notre interlocuteur. |
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