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aux informations relayées sur la rupture de médicaments destinés au traitement
des cancéreux, le ministère de la Santé a réagi et dans un communiqué rendu
public ce dimanche, il a tenu à rassurer sur la disponibilité actuelle ou
prochaine de ces produits.
En
novembre dernier, le professeur Kamel Bouzid, chef de service oncologie du
Centre Pierre et Marie Curie d'Alger, avait poussé une véritable gueulante pour
dénoncer ce qu'il a qualifié de défaillances de la Pharmacie centrale des
hôpitaux (PCH) et ceux du ministère de la Santé. Selon lui, ces structures sont
responsables de pénuries de certains médicaments, notamment ceux destinés aux
cancéreux. «Je ne vais plus me taire. Nous avons saisi à plusieurs reprises ces
responsables, mais en vain», avait-il déclaré à la presse. Il précisera que
«cela fait 15 jours qu'on nous informe que le problème est réglé. Finalement,
sur les 500 boîtes demandées pour répondre aux besoins de ces patientes,
seulement 30 ont été livrées et elles ont été épuisées en deux jours. Comment
allons-nous faire face à nos patientes qui sont déjà fragilisées par la maladie
et maintenant, par l'absence de traitement», s'était-il indigné, rappelant que
d'autres protocoles et des molécules indispensables au traitement des malades
cancéreux ne figurent même pas dans la liste des médicaments commandés par le
ministère de la Santé pour l'année. En tout, ce sont une cinquantaine de
médicaments qui manquent dans les officines et même dans certaines structures
hospitalières, soutient-on. Le document du ministère de la Santé revient sur
l'état de ces médicaments, indiquant que pour l'acide Ibandronique
injectable (6 mg/6ml), l'avis d'appel d'offres pour ce produit des laboratoires
Roche est systématiquement infructueux depuis des années, d'où son remplacement
par un équivalent, l'acide Zoledronique produit par
la société algérienne Frater Razes et «qui est
actuellement disponible». Pour le Crisantaspase
(injectable 10 000 UI), un produit destiné au traitement de la leucémie, la
même source fait savoir qu'il est soumis à «une tension mondiale» et que
l'«unique laboratoire le fabriquant a procédé à son rationnement», tout en
rassurant les malades d'un nouveau arrivage «dès janvier 2018». Concernant le
Cytarabine (Inj 100 mg), le ministère précise l'avoir
importé auprès d'un autre laboratoire que le fournisseur de la PCH, les
laboratoires Pfizer en l'occurrence. «Les premières quantités expédiées sont
actuellement sous douane et devant assurer une moyenne de plus de 2 mois de
couverture», affirme-t-on. Quant au Dacarbazine (Injc 100 mg), il est disponible, ajoute le même document,
«grâce à un approvisionnement assuré par deux laboratoires internationaux»,
tandis que le Melphalan (comprimés 2 mg), «est en
rupture, en raison de changement de titulaire, lequel a demandé une
augmentation faramineuse de prix ayant entraîné un scandale à l'international».
Tout en assurant la disponibilité du Mesna (injectable), le ministère de la
Santé informe les concernés que le Vincristine (inj 1
mg) est aussi en rupture à cause d'un problème d'ordre technique sur la ligne
de production dans les laboratoires le produisant. Sa livraison est «décalée à
février 2018», précise-t-on encore. Le Vinblastine (inj
10 mg), disponible sur le marché, pourrait constituer une «alternative
thérapeutique». Pour le Lapatinib (250 mg comprimés),
«son importation a été retardée par des contraintes administratives exogènes.
Une quantité représentant 2,5 mois de stock est en cours de libération par le
Laboratoire national de Contrôle des Produits pharmaceutiques (LNCPP)»,
souligne la même source d'information, indiquant que la prochaine expédition est
prévue pour début janvier. Même cas pour le Pazopanib
(400 mg comp).