Celui qui veut de la viande
ovine à moins de 1.000 dinars n'a qu'à effectuer le déplacement à Cheria ou Bir Mokkadem
pour constater de lui-même que ce n'est pas une blague de fin d'année, mais la
réalité d'une situation vécue par de nombreux éleveurs. Ces derniers, poussés
par les difficultés de l'élevage, se trouvent contraints de se séparer d'une
partie de leur bétail, en le cédant au prix bas à certains spéculateurs qui
profitent de l'aubaine pour fructifier leurs dividendes. Au pays du mouton, le
mouton n'est plus roi, son élevage devient un lourd fardeau, en particulier
pour les petits éleveurs aux ressources limitées. Aujourd'hui le mouton et la
vache coûtent très cher, pour son aliment et les soins. Sécheresse aidant,
l'éleveur doit acquérir de quoi nourrir ses animaux pendant l'hiver. L'on sait
qu'un quintal de fourrage atteint au marché parallèle 2.500 dinars, l'orge,
lui, est à 3.500 dinars. Les éleveurs de la région sont donc devant un dilemme
: céder à bas prix leur cheptel ou le voir périr de maladies et de
malnutrition. C'est dont profitent certains écumeurs des marchés pour se faire
de l'argent sur le dos de petits éleveurs qui n'ont d'autres activités pour
subsister que l'élevage de quelques têtes de moutons. Retour à la case départ,
la viande rouge dans nos marmites, c'est la bonne nouvelle, mais à quel prix
pour ces nombreux petits éleveurs de Stah Guessas, Ogla Malha,
Thygene ? Ceux qui n'ont d'autres ressources que
leurs bêtes ?