Annoncée
il y a quelques jours, la liste des dix entreprises retenues pour le montage de
véhicules de tourisme et camions fait déjà débat. Une liste qui pourrait être
sujette à modification ou du moins à une révision à la hausse mais qui ne sera
pas effective dans l'immédiat.
Alors
qu'Ennahar TV affirmait, hier, qu'il ne s'agit pas
seulement d'un report mais d'une révision de la liste avec réexamen des
dossiers jusque-là non retenus, et sur demande du ministre de l'Industrie et
des Mines, le Premier ministre a ordonné cet ajournement
sans fixer, pour le moment, un quelconque nouveau délai. Une décision attendue
d'autant plus que la liste restrictive des entreprises a fait réagir beaucoup
de marques automobiles qui se voyaient exclues du marché algérien au profit de
patrons qu'on dit proches des cercles de décision. Ainsi, beaucoup de marques
devront disparaître du paysage algérien, en premier, les chinoises, les
indiennes et les iraniennes. Les marques américaines sont également concernées
par le déclin du marché automobile et leur absence du projet des usines de
montage ne fera qu'acter une ?'périclitation» déjà
amorcée ces dernières années avec la restriction des quotas d'importation. Pour
rappel, seulement cinq constructeurs pour le montage des véhicules de tourisme
avaient été officiellement agréés par le gouvernement. Et c'est sans grande
surprise qu'on retrouve la SPA Sovac (Volkswagen,
Seat?), SARL Tahkout (Hyundai), SPA Renault, Peugeot
et Nissan. Idem pour les camions puisqu'elles sont cinq entreprises qui ont été
autorisées à monter des camions, autobus et autres véhicules utilitaires. Il
s'agit de SPA Frères Salhi, SPA Ival,
SARL Tirsam, SPA Saven «des
actionnaires Haddad» qui va produire les véhicules Astra et l'EURL GM Trade des
associés Mazouz et Namroud.
La décision a été actée lors du conseil interministériel consacré à ce dossier,
qui s'est déroulé le 11 décembre dernier. Concernant les quantités, Sovac propose de produire à terme 100.000 véhicules par an; Tahkout 100.000 véhicules;
Renault 75.000; Peugeot 100.000 et Nissan 60.000 véhicules par an. Pour les
camions, SPA Salhi 3.000 camions par an; Ival-Iveco 8.000 véhicules par
an; Sarl Tisram 100 unités. Le gouvernement voulant
réguler le secteur, le Premier ministre avait instruit l'administration de
veiller au respect de ces décisions. Ainsi, et dans une note,
en date du 14 décembre 2017, adressée à plusieurs ministres dont ceux de
l'Industrie et des Finances, portant objet sur l'«encadrement de l'activité de
production et de montage de véhicules en Algérie», faisant référence au décret
exécutif 17-344 du 28 novembre 2017, Ahmed Ouyahia
précisait que «toute autre entreprise activant dans ce domaine qui n'a pas
obtenu l'accord formel des services du ministère de l'Industrie et des Mines,
ni reçu l'accord du Conseil national de l'investissement (CNI) est considérée
en situation irrégulière et devra cesser ses activités». Il avait
indiqué que «les administrations concernées, notamment celle de l'Industrie et
des Mines, devront prendre les dispositions nécessaires pour que lesdites
entreprises cessent d'importer les intrants nécessaires à leurs activités». Après avoir recensé les dysfonctionnements du
secteur, l'instruction précise que «si des mesures drastiques ne sont pas
prises dès à présent, la nouvelle activité de production et de montage de
véhicules risque de connaître une profusion illimitée à l'image de ce qui est
arrivé à notre pays, il y a quelques années déjà, dans la branche d'activités
des minoteries et des laiteries». Le même document rappelait la saignée provoquée
par l'importation massive de véhicules dont «la facture avait atteint 6
milliards USD annuellement, il y a quelques années seulement».