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Football - Ligue 1 - Bilan de la phase aller: Des surprises, mais aussi beaucoup de déception

par M. Benboua

Plusieurs équipes qu'on n'attendait pas forcément cette année, ont clairement affiché leurs intentions tout au long de la phase aller du championnat de Ligue 1 Mobilis qui a pris fin la semaine passée, avec la consécration du CSC, qui a volé la vedette en se drapant du titre honorifique de champion d'hiver.

D'autres formations ont gagné l'estime des spécialistes et surtout se sont frayé un chemin vers le haut du tableau, de par la régularité de leurs résultats et la stabilité administrative et technique. On parle bien évidemment de la JSS, qui a confirmé sa notoriété à domicile depuis déjà trois ans. On citera également l'exemple de l'USMA, qui revient d'une énorme déception en Ligue des champions d'Afrique et qui a fini par rattraper de fort belle manière son retard, grâce particulièrement au grand travail effectué par la direction pour assurer une certaine stabilité au groupe et lui fournir les conditions idéales pour progresser, ce qui fait du club algérois l'un des rares modèles de réussite dans le professionnalisme en Algérie, pour ne pas dire le seul. Pour sa part, l'ES Sétif s'est contentée de la quatrième place après avoir perdu des points à domicile, notamment face à l'USMA, qui a sapé le moral des joueurs, incapables de réagir lors de la 15e journée à Sidi Bel-Abbès. Par ailleurs, dans le registre des déceptions, plusieurs équipes sont passées complètement à côté de la plaque, à l'image de la JSK, du CRB, qui n'a pas gagné depuis douze étapes, alors que l'USMH et l'USMB sont en proie à de nombreux problèmes organisationnels et financiers qui font que ces deux clubs du centre du pays se dirigent droit vers le purgatoire à ce rythme.

Le CSC, 20 ans après !

Aussi bien sur le plan des résultats que de l'engouement populaire qu'il procure, le CS Constantine mérite amplement son titre symbolique de champion d'hiver. Les hommes d'Abdelkader Amrani ont brillé, suscitant une réaction très positive de la part des nombreux supporters du club qui se sont rangés comme un seul homme derrière l'équipe aussi bien à domicile qu'en déplacement.

Le bilan du CSC aurait même pu être plus étoffé, n'était-ce le match nul imposé par l'USMB à Constantine, suivi de la défaite à Alger face au PAC. En tout cas, le CSC a fait parler la poudre en inscrivant un total de 22 buts, dont la moitié était l'œuvre du buteur providentiel du club et du championnat également, Mohamed Amine Abid (11 réalisations). A noter que cela fait 20 ans que le CSC n'avait pas terminé la phase aller à la première place. C'est d'ailleurs au terme de cette même saison 96-97 que le club avait remporté son seul titre de champion d'Algérie, sous la houlette de l'ex-président Boulahbib.

La JSS, l'USMA et l'ESS n'ont pas démérité

Avec un record d'invincibilité à domicile qui défraye la chronique, la JS Saoura s'est installée à la seconde place. Un statut de dauphin mérité au vu de la régularité de la formation de Fouad Bouali. A domicile, la JSS a gagné six des sept matchs disputés dans son antre de Béchar, soit 22 points sur les 27 grignotés lors de la phase aller. A ce rythme, le team de Béchar est bien parti pour conserver sa place sur le podium et disputer une compétition africaine la saison prochaine. L'autre formation qui s'est distinguée n'est autre que l'USMA qui, après un parcours exemplaire en Ligue des champions, est revenue en force en championnat, collectionnant les belles performances et remportant avec brio ses matches retards, ce qui lui a permis d'arracher la troisième place. L'USMA reste la formation ayant pris le plus grand nombre de points en déplacement avec 12 unités récoltées, soit un bilan positif à l'extérieur, trois victoires, trois nuls et une défaite. De son côté, le tenant du titre, l'ESS, qui n'est plus à présenter, a perpétué la tradition en annonçant d'entrée la couleur. Ce qui a fait la force de l'Entente cette saison, c'est sans doute la solidité de sa défense, la meilleure en cette première manche, avec seulement 10 buts encaissés.

En revanche, le compartiment offensif sétifien, réputé jadis pour son efficacité, a montré ses limites en inscrivant 15 buts seulement. L'équipe est toutefois appelée à éviter la cassure suite au départ de l'entraîneur Madoui en Tunisie, remplacé par son adjoint Zorgane.

Le MCA, le MCO, le NAHD et l'USMBA dans les prévisions

Dans le registre dans équipes qui n'ont pas à se plaindre on citera le MCO, le NAHD et l'USMBA, même si avec un effectif riche et étoffé, le MCA paraissait en mesure de faire mieux que la 4e place en cette première moitié de saison.

Le Doyen algérois a réalisé une première partie en dents de scie, avec un maigre bilan de 6 victoires, 5 nuls et 4 défaites. Il a toutefois réussi tant bien que mal à coller au peloton, même si l'entraîneur Bernard Casoni n'est pas satisfait, à l'image d'ailleurs des supporters qui avaient du mal à oublier les trois défaites lors des derbies algérois face à l'USMA (2-0), au CRB (2-0) et au NAHD (1-0). Par ailleurs, les deux clubs de l'Ouest, le MCO et l'USMBA, ont parfaitement suivi le rythme, même si, par moments, ils paraissaient en mesure de donner plus, notamment avec la touche technique apportée par leurs deux entraîneurs Bououkaz et Chérif El Ouazzani, deux principaux artisans de ce renouveau. Aussi bien sur le plan du jeu que de la stabilité, ces deux clubs de l'Ouest ont donné l'exemple lors de cette manche aller, notamment en dehors de leurs bases où le MCO a déjoué bien des pronostics. Enfin, le NAHD est revenu en force lors des dernières journées, en enchaînant les bons résultats, notamment depuis la confirmation à la barre technique de Dziri Billel, qui occupait le poste d'adjoint de Neghiz.

Le DRBT et l'O.M : Une copie à revoir

Le DRB Tadjenanet et l'O.Médéa, qui ont volé la vedette la saison passée en bousculant la hiérarchie, ont été hors sujet lors de cette première manche, ne réussissant à gagner aucun de leurs matchs disputés en dehors de leurs bases, éprouvant en plus des difficultés à domicile. Un parcours négatif qui s'est évidement répercuté sur leur classement, avec une instabilité technique regrettable dans le camp du Difaâ, qui a le plus changé d'entraîneurs en six mois. Le DRBT et l'O.M seront toutefois appelés à revoir leurs copies lors de la seconde partie de saison pour aller chercher des points dans l'optique du maintien.

Le CRB, la JSK et l'USMH méconnaissables !

Incontestablement, les trois équipes qui ont le plus déçu lors de la phase aller sont le CR Belouizdad, la JS Kabylie et l'USM Harrach, habitués pourtant à jouer les premiers rôles. Le Chabab, qui a bien entamé sa saison, a vite fait les frais de la crise financière qui l'a secoué et qui a creusé le fossé entre les joueurs et la direction.

Le CRB n'a pas gagné en 12 journées, soit depuis la mi-septembre. Un triste record pour le dernier vainqueur de la Coupe d'Algérie. La plus grande déception nous est parvenue de la JSK, qui a réalisé une phase aller poussive. Les nombreux problèmes internes, l'instabilité, l'absence de ressources financières et la pression des supporters, ont fait que le club kabyle ne retrouve plus ses repères.

Ajoutez à cela la cassure qui a suivi le départ de l'ancien président Hannachi, remplacé par l'actuel directoire qui, lui aussi, n'échappe pas à la critique.

Au train où vont les choses, la JSK est plus que jamais en danger. Enfin, l'USM Harrach a également déçu ses fans. Là aussi, l'organisation interne du club laisse à désirer. Cela a débouché sur une situation confuse au sein de l'équipe, mettant les Harrachis dans la peau d'un potentiel reléguable.

Fortunes diverses pour les promus

Les trois promus, le PAC, l'USB et l'USMB ont connu des fortunes diverses lors de la première partie. Le PAC a réussi à forcer l'admiration en terminant l'aller à la 7e place. Les joueurs de l'Espagnol Josep Maria Noguès comptent 6 victoires, 3 nuls et 6 défaites. Le club algérois a marqué 14 buts et en a encaissé autant. L'USB, premier relégable, a fini par payer l'instabilité prévalant à tous les niveaux.

Du coup, l'USB se retrouve plus que jamais menacée de relégation, échouant dans son apprentissage pour son retour parmi l'élite. L'attaque biskrie s'est montrée impuissante, avec la plus mauvaise moisson (10 buts inscrits).         

Enfin, la lanterne rouge, l'USMB, a également connu une mi-saison difficile marquée par la succession d'entraîneurs et la crise financière. Lors de la 15e journée, l'USMB est retombée dans ses travers après une série de quatre matchs sans défaite.

Valse des entraîneurs: une instabilité criarde

La moitié des équipes de l'élite ont changé d'entraîneurs au moins une fois, avec un triste record d'instabilité décroché par le DRBT, qui en a «consommé» quatre en six mois, alors que huit formations ont opté pour la stabilité, à l'image du CSC (Abdelkader Amrani), la JSS (Fouad Bouali), le MCA (Bernard Casoni), le MCO (Moez Bououkaz), le CRB (Ivica Todorov), l'USMBA (Chérif El-Ouazzani), le PAC (Josep Maria Noguès) et l'O.M (Sid Ahmed Slimani).

Le Difaâ s'est donc illustré avec la succession de quatre techniciens depuis l'intersaison. Meziane Ighil, actuellement membre du staff technique de l'EN, a débuté la préparation estivale avant de céder sa place à François Bracci, limogé au terme de la première journée. Kamel Mouassa, qui venait de quitter le MCA, avait pris le relais avant d'être démis de ses fonctions pour être remplacé par l'entraineur actuel Omar Belatoui qui avait démissionné de l'USB.

La contagion a touché d'autres équipes, comme l'USMA, où l'entraineur belge Paul Put a démissionné à quatre étapes de la fin de la phase aller pour être remplacé par le revenant Miloud Hamdi. A l'ESS, l'entraineur Madoui a préféré aller en Tunisie chez l'ES Sahel, laissant sa place à son ancien adjoint Malik Zorgane. Au NAHD, Nabil Neghiz a été également tenté par une nouvelle expérience à l'étranger, en Arabie saoudite plus exactement. Son adjoint Dziri Billel a dirigé les quatre derniers matchs de la phase aller avec un bilan très positif. Par ailleurs, l'entraineur serbe du CRB Ivica Todorov, qui ne fait plus l'unanimité, devrait être lui aussi remplacé par un nouveau technicien, après avoir résilié son contrat à l'amiable.

D'autres formations n'ont pas été épargnées, à l'image de la JSK (Mourad Rahmouni, Azzedine Ait Djoudi), de l'USB (Omar Belatoui, Nadir Leknaoui), de l'USMH (Younes Ifticen, Hamadi Daou) et de l'USMB (Samir Boudjaârane, Mustapha Sebaâ), ce qui explique en partie les mauvais résultats de ces équipes.