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En
Sardaigne, où le parti de droite de Sylvio Berlusconi, Forza
Italia, fait la pluie et le beau temps, le
gouvernement de centre gauche de Paolo Gentiloni,
accusé de ne pas faire assez pour lutter contre l'immigration clandestine, est
l'objet de vives critiques. A Cagliari, la presse locale parle même de
«trahison», en évoquant les accords politiques conclus entre Alger et Rome en
matière de lutte contre l'émigration clandestine. Depuis le début de l'année,
plus de 1.000 personnes, dont des Algériens, sont arrivées en Sardaigne
directement des côtes algériennes. Selon Ugo Cappellacci,
coordinateur régional de Forza Italia,
cité par Algheronews, les arrivées de migrants à
partir des côtes algériennes ont plus que doublé. «Le gouvernement a trahi tous
les engagements, en particulier ceux annoncés pompeusement par le ministre de
l'Intérieur Marco Minetti après le sommet en
Algérie», affirme le représentant de Forza Italia dans l'île. Il ajoute que «le centre gauche sur ce
sujet n'a aucune crédibilité», dénonçant au passage la politique «déguisée» des
démocrates en accueillant dans les écoles les migrants. Pour Forza Italia, «notre île est
devenue un terminal d'immigration». Pour Ugo Capellaci,
surnommé «la vrille», «l'accueil humanitaire ne peut pas être un écran pour
cacher une immigration sans critères et sans contrôles, ce qui ne fait que
nourrir les affaires des trafiquants de personnes». Avant de se lâcher et de
lancer : «n'essayez pas de nous refuser le racisme, parce que les bénéficiaires
de ce système que nous dénonçons depuis des années sont les Italiens et les
Européens». Il est clair que pour la droite italienne, et une partie de la
classe politique de centre droit, les engagements pris par le gouvernement
italien pour juguler le flux de migrants clandestins des côtes africaines ont
été trahis. Selon des chiffres cités par des ONG, au moins 1.100 migrants ont
transité en 2016 et 800 depuis le début de l'année 2017 par l'Algérie vers
l'Italie. Au mois de septembre, l'ex-secrétaire d'Etat chargé des services
secrets et actuel ministre de l'Intérieur italien, Marco Minitti,
s'est déplacé à Alger pour tenter de trouver avec le gouvernement algérien une
solution à ce dossier. Préoccupée par la recrudescence des arrivées
d'immigrants à partir de l'Algérie et craignant que ce pays ne devienne une
plateforme d'immigration clandestine utilisée par les réseaux de passeurs de
Subsahariens après le verrouillage des passages à partir de Libye, Marco Minniti s'est déplacé à Alger où il a rencontré son
homologue algérien Nouredine Bedoui,
puis le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel,
et s'est entretenu ensuite avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
Au menu, la lutte contre l'immigration clandestine et le terrorisme. Selon un
communiqué du Premier ministère, «l'audience a donné lieu à l'examen de l'état
d'évolution des relations bilatérales, notamment la coopération sécuritaire, la
lutte contre la criminalité transfrontalière et la circulation des biens et des
personnes». De son côté, le ministre italien avait indiqué que «son pays
travaille» avec les autorités algériennes pour améliorer notre collaboration
dans les cas d'immigration clandestine». La hantise des responsables italiens
est que l'Algérie, comme la Tunisie, ne soient dorénavant les deux nouvelles
portes sur l'Europe, après que les migrants Subsahariens ont déserté la Libye,
où ils sont exposés aux pires sévices, selon l'Organisation internationale des
migrations (OIM). Durant ces trois dernières années, près de 150.000
Subsahariens sont parvenus à entrer en Europe en traversant la Méditerranée.
Depuis le début de 2017, on estime à 26.886 le nombre de migrants arrivés en Italie, soit plus de 7.000 que le nombre enregistré l'année dernière sur la même période. Mais, depuis juin dernier, la route de la Libye a été fermée après un accord passé entre le gouvernement libyen et les autorités italiennes le 21 mai dernier, qui ont fourni d'importants moyens matériels aux gardes-côtes libyens et les ont formés. Aujourd'hui en Sardaigne, la droite, dopée par la dernière réunion des partis européens d'extrême droite à Prague le 16 décembre dernier, dont le FN français et le parti autrichien de la liberté de droite (FPÖ) de Heinz-Christian Strache, monte au créneau pour acculer le gouvernement de centre gauche et exiger plus de fermeté contre l'immigration clandestine. En provenance d'Algérie notamment. |
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