|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
«Nous
faciliterons l'ouverture du capital des petites et moyennes entreprises
publiques, dans le cadre de la législation en vigueur,» a annoncé, hier, le
Premier ministre.
Ahmed Ouyahia était, hier, au siège de la Centrale syndicale, à la Maison du peuple, place du 1er Mai, aux côtés du secrétaire général de l'UGTA et de 7 organisations patronales dont une publique (UNEP) pour parapher, ensemble, la Charte relative au partenariat sociétaire, consacrant l'ouverture du capital des entreprises publiques au privé résident. La Charte, (un document de 38 pages) en explique la procédure, la réglementation, les objectifs, les modes d'ouverture et autres possibilités de promotion d'un partenariat «autour des programmes de réalisation d'infrastructures de base, autant pour leur financement que pour leur construction.» Avant d'arriver à son propos sur l'ouverture du capital des PME, le Premier ministre a tenu à rappeler que «notre pays fait face à des difficultés financières sérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures.» Ces difficultés, a-t-il noté, «se reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements, accompagné d'une érosion préoccupante de nos réserves de change.» Il nuance ce constant en affirmant que «le gouvernement a déjà pris des mesures importantes pour (?.) maintenir un puissant processus de développement économique et social (?).» Il en cite le recours au financement non conventionnel ou «les emprunts contractés par le Trésor public auprès de la Banque d'Algérie. Emprunts qui permettent selon lui «à l'Etat de clôturer le présent exercice budgétaire sans difficultés majeures (?), et lui ont permis de régler, déjà, près de 270 milliards de DA de créances obtenues par les entreprises publiques, privées ou même étrangères, à la suite de l'exécution de contrats publics.» 1.000 produits interdits à l'importation Ouyahia fait savoir que «cette opération se poursuivra jusqu'à l'apurement de toutes les situations en instance.» Il indiquera en outre que «1.000 milliards de liquidités supplémentaires ont été injectées dans les banques publiques qui disposent ainsi de ressources significatives pour financer l'investissement, dans le respect des règles en vigueur.» Il rappelle que «la loi de Finances, pour 2018, est porteuse de mesures tarifaires de sauvegarde par le biais de taxes douanières et de taxes intérieures, sur divers produits de consommation. «A cela, s'ajoutera une suspension temporaire administrative de l'importation de plusieurs produits fabriqués localement,» a-t-il dit. Un décret exécutif sera signé, en début d'année, pour fixer les 1.000 produits interdits à l'importation. Notons que le ministre du Commerce a évoqué une liste de 900 produits. Encore une histoire de chiffres qui montre si besoin est, que le gouvernement fait toujours dans l'a peu près. Le Premier ministre rappelle avoir instruit le gouvernement pour, a-t-il indiqué «réserver toutes les commandes publiques aux entreprises locales, sauf cas d'exception. La Sonatrach vient, dit-il à cet effet, «de confier des marchés pour plus de 400 millions de dollars, à des entreprises algériennes, alors que ces contrats étaient destinés à l'appel d'offres international.» Le Conseil des participations de l'Etat a réaffirmé, selon lui, l'autonomie des entreprises publiques économiques «sur lesquelles les administrations concernées exerceront une simple supervision.» Ouyahia annonce la tenue d'une rencontre du gouvernement avec les responsables des groupes économiques publics «à l'effet d'approfondir cette question.» Il assure que plusieurs d'entre les 50 zones industrielles, devant être réalisées «sous la responsabilité directe des walis», seront livrées, à la fin de l'année 2018. Ouyahia apprécie «la mutation» de Sidi Saïd Le Premier ministre ne s'est pas empêché de noter que «l'UGTA accueille notre rencontre autour du partenariat sociétaire et sur le partenariat Public-Privé, (ce qui) est significatif de la mutation qualitative accomplie par notre Centrale syndicale.» Il dit être convaincu que «cette mutation se prolongera à travers une sensibilisation des échelons syndicaux, au niveau local et des entreprises et partant, par une sensibilisation des travailleurs sur le terrain pour s'adapter aux enjeux économiques de l'heure, dans le respect de leurs droits sociaux.» Ouyahia en appelle, ainsi, à l'aide de Sidi Saïd pour convaincre les entreprises publiques à ouvrir leur capital aux hommes d'affaires et ce, a-t-il souligné, «pour assurer leur survie, face à une ouverture économique irréversible, dont seules nos difficultés financières actuelles nous autorisent à différer l'avènement.» L'on se demande de quelle ouverture parle-t-il quand on sait que l'Algérie a ouvert depuis longtemps, les portes de l'ensemble des domaines de son économie, au tout venant national et étranger, créant ainsi des situations d'anarchie hallucinante qu'aucun gouvernement n'a réussi à contrôler ni à réguler. A moins qu'il veuille rappeler qu'après le PPP, l'ouverture complète de l'Economie sera consacrée par la privatisation des entreprises publiques économiques qui deviendra, ainsi, inévitable. D'où sa reconnaissance à «la mutation qualitative» de la Centrale syndicale. Le secrétaire général de l'UGTA le lui rend bien en affirmant que «nous allons parapher la charte sociétaire qui consacre, définitivement, l'unicité de l'entreprise algérienne quel que soit son statut juridique.» Entreprise qui, précise Sidi Saïd «constitue de fait un instrument qui va mettre fin aux résidus dogmatiques, à l'origine de cette montagne de préjugés qui ont retardé notre décollage économique.» Il confortera davantage l'arrière-pensée du Premier ministre, en soutenant que «pour combattre cette crise conjoncturelle et la gagner, il faut impérativement mettre au rebus cette chape de tabous, et nous consacrer, à travers un regard de gagnant, où il n'y a ni public ni privé (?).» Sidi Saïd promet que «cet élan pour la fierté du développement du tissu économique national véhiculera une croissance dont les résultats positifs se répercuteront indéniablement, sur le pouvoir d'achat et l'emploi : deux vecteurs non négligeables de la sérénité et de la stabilité sociale.» Il estime qu'«il n'est pas question de tergiverser (?).» Il pense qu'«aujourd'hui, nous restituons à l'investissement tous ses attributs d'action loin de toutes contraintes.» |
|