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La semaine
qui vient de s'écouler a confirmé que l'Algérie, qui est entrée jeudi dans
l'ère de la planche à billets, maintient une ligne diplomatique sans grande
souplesse, rigide, qui a un besoin urgent de formatage, pour s'adapter aux
changements dans le monde.
Cette rigidité a été confirmée dans l'affaire du tifo d'Ain M'lila, et c'est le Premier ministre lui-même qui le confirmera en rappelant que «nos lois imposent le respect de notre président et des autres chefs d'Etat». Il va plus loin, affirmant que cet incident était «inadmissible». La crise diplomatique entre Alger et Riyad a donc bien eu lieu, et que les responsables algériens ont vite fait de gérer et circonscrire. Quelques excuses tout officielles, une commission d'enquête judiciaire, des PV d'interrogatoires de présupposés créateurs du tifo, auront ainsi calmé le courroux des responsables saoudiens. L'Algérie aura-t-elle été bien inspirée en évitant un bras de fer avec l'un des pays les plus en cheville avec les Etats-Unis, et, surtout, qui mène une guerre sanglante contre le Yémen ? Le Premier ministre doit aux Algériens des explications. Car si l'Algérie, à juste titre d'ailleurs, avait refusé de s'impliquer dans ce bourbier arabe, appliquant son principe de non ingérence dans les affaires des autres nations, il est tout aussi étonnant qu'Alger ait accepté de présenter ses excuses aux Saoudiens à propos de ce tifo d'Ain M'lila. Car, du point de vue de tous les Algériens, ce qui s'est passé sur ce stade relève de la souveraineté nationale, quel que soit le type d'événement, et donc ce n'est pas à Trump ou l'héritier du trône saoudien d'imposer sa volonté ou de dicter aux autorités algériennes ce qu'elles doivent faire par rapport à un événement qui se passe un peu partout dans le monde, sans qu'il y ait ce sentiment déplacé de crime de lèse-majesté. Maintenant il y a, bien sûr, le respect dû aux chefs d'Etat. Pour autant, un simple tifo, avec une symbolique forte de soutien de jeunes Algériens à la cause palestinienne, outrés de la passivité des nations devant une «hogra» sioniste soutenue par le plus puissant complexe militaro-industriel et financier dans le monde. Des jeunes qui condamnent à leur manière les compromissions de dirigeants arabes. Ceci peut-il être assimilé à un acte de guerre, une offense, un crime qui appelle réparations ? Ce qui s'était passé au stade d'Ain Mlila n'était-ce pas une simple expression d'un droit légitime soutenu par la Constitution, c'est-à-dire la liberté d'expression ? C'est au nom de cette liberté d'expression que des caricaturistes ont pris leurs aises avec la personnalité du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sans que le Premier ministre ne s'en offusque. Ou même M. le Président lui-même, garant, du reste, du respect des lois de la République et de la sécurité du pays et de ses institutions. Une semaine avant le fameux tifo d'Ain M'lila, il y en avait un autre au 5-Juillet, vraiment géant celui-là, confectionné par les fans d'un club à l'occasion du derby algérois. L'ambassadeur des Etats-Unis, accompagné de son épouse, a assisté à ce match et pris une pose devant ce tifo. La diplomatie algérienne doit s'en inspirer et se dire, comme les Américains, que dans un stade de football on peut s'exprimer sur tous les sujets, y compris défendre la Palestine. |
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