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Les partenaires
sociaux se rencontreront le 23 décembre prochain à la Centrale syndicale pour
signer ce que le secrétaire général de l'UGTA appelle «Charte pour le
partenariat public-privé».
Gouvernement-UGTA-Patronat public et privé tiendront pour la première fois leur réunion tripartite à la Centrale syndicale de la Maison du peuple à la place du 1er Mai. «Ce sera la première fois que la tripartite réunissant les partenaires sociaux se tiendra à la Centrale syndicale», nous a affirmé hier Abdelmadjid Sidi Saïd. «Elle se tiendra à l'UGTA parce que le président de la République l'a demandé», ajoute-t-il avec fierté. Ce sera donc uniquement la demi-journée du jeudi 23 décembre qui leur servira amplement pour parapher ensemble un document portant «Charte pour le partenariat public-privé». La réunion tripartite du 23 décembre prochain réunissant gouvernement-UGTA-Patronat public et privé aura ainsi ce seul point à son ordre du jour. Le secrétaire général de l'UGTA pense que «ce sera un événement universel parce qu'une charte pour le partenariat entre le secteur public et le secteur privé n'existe nulle part ailleurs». Il estime que «la signature d'une telle charte, c'est toute la symbolique du dialogue social que nous avons instauré depuis de longues années entre nous et qui a été présenté au BIT comme étant une référence dans le monde du travail». Le SG de l'UGTA note avec enthousiasme que «la Charte pour le PPP a été élaborée sur instruction du président de la République, c'est lui qui en est à l'origine». La charte a été mise au point par les soins de l'UGTA et «le président n'en a apporté aucun correctif ni aucun changement dans ses dispositions», dit-il rassuré. Avant d'être présentée pour signature à la 21e tripartite, la charte sera formalisée, selon les usages du dialogue social, par le 1er ministre. De l'avant-projet de loi que l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines avait affirmé avoir déposé auprès du Premier ministère, l'on aboutit à une charte pour ne pas dire un cahier des charges comme proposé le mois dernier par Sidi Saïd. Sidi Saïd évoque «la lucidité» pour privatiser le secteur public «C'est la même chose, comme le cahier des charges, la charte codifie le partenariat entre les entreprises publiques et les entreprises privées, un partenariat qui peut même être tripartite alliant en plus les entreprises étrangères», nous dit le SG de l'UGTA. Bouchouareb avait indiqué à ce sujet à la tripartite de Annaba qu'«il s'agit de mettre en place une nouvelle forme de relation contractuelle liant le secteur public à celui du privé, le partenariat public-privé (PPP)». Pour défendre son idée de cession des entreprises publiques aux hommes d'affaires privés, le SG de l'UGTA nous avait déclaré, il y a quelque temps, qu'«il faut être lucide et regarder les choses comme elles se présentent, il faut aller vers le partenariat public-privé national, c'est la seule manière de sauver les entreprises publiques». Des experts du 1er ministère estiment que «toute entreprise publique économique défaillante, en détresse financière, devra être cédée au privé au dinar symbolique mais avec un cahier des charges qui l'oblige à garder tous les employés». La privatisation du secteur public revient La démarche est bien cautionnée d'en haut puisque le chef de l'Etat avait souligné dans son discours lu le 1er mai dernier que «face à la crise financière, l'Etat est déterminé à accompagner la promotion de l'investissement national et en partenariat, par son soutien multiforme et par l'amélioration de l'environnement économique». Abdelmadjid Sidi Saïd a décidé donc de faire vite et bien en mettant au point «une charte» pour une codification de la formule PPP. Il avait dit à propos d'une loi qu'«on n'a pas besoin de loi, c'est trop compliqué, par contre le cahier des charges, c'est efficace et rapide, c'est vite fait». Il l'a appelée «charte». A l'instar des entreprises publiques, «le foncier agricole disponible sera mis en valeur par l'appel aux investisseurs nationaux et même au partenariat. Cette démarche, déjà engagée, se poursuivra pour les fermes pilotes propriété de l'Etat, ainsi que par la concession de larges périmètres à travers le Sud et les Hauts Plateaux», a souligné Ouyahia dans son plan d'action. Notons que la Centrale syndicale avait conclu en juin 2016 avec 8 organisations patronales, ce qui a été appelé «Pacte de stabilité et de développement de l'entreprise dans le secteur privé». Pour Sidi Saïd, c'était «une première» en Algérie. Il avait souligné à cet effet «l'encouragement du rôle du secteur privé national, créateur de richesse et d'emploi, dans la concrétisation des objectifs de développement économique national». L'UGTA ne renie pas, selon lui, ses engagements en faveur du monde du travail. «On aura plus d'emplois, plus de richesses, et plus de production nationale», pense-t-il. «La Charte pour le PPP» n'est pas une invention du génie des responsables algériens, qu'ils soient «commis de l'Etat» ou syndicalistes. Elle se décline comme une nécessité pour amorcer la privatisation du secteur public à propos de laquelle Abdelhamid Temmar, alors ministre, s'était fait taper sur les doigts par le président de la République. |
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