La
générosité du ciel a encore une fois mis à nu l'incompétence des services
chargés de la gestion de la voirie et du réseau d'évacuation des eaux pluviales
à Oran. Quelques gouttes de pluies ont été suffisantes pour noyer la ville dans
des torrents de problèmes : égouts obstrués, routes impraticables, stagnation
des eaux, coulées de boue, affaissements, etc. Les leçons des années
précédentes n'ont jamais été apprises par nos autorités locales et de ce fait
elles vont se répéter indéfiniment jusqu'au jour du grand déluge. Les promesses
sans cesse ressassées par les autorités locales de régler définitivement le
problème des inondations intra muros ont été emportées
par quelques gouttes de pluies. Heureusement, le ciel n'a pas été très généreux
sinon la ville et sa périphérie auraient subi des dommages irréparables. La
défaillance du réseau d'évacuation des eaux pluviales du groupement d'Oran
n'est plus à prouver. Une bonne partie des regards et canaux d'évacuation des
eaux pluviales est obstruée causant de nombreux
affaissements sur les trottoirs et la chaussée comme à la sortie ouest de la
ville. A Haï Bouamama ou à Aïn
El-Beida, le constat est le même. La circulation sur des axes routiers
névralgiques dans cette zone est constamment perturbée à cause des eaux
stagnantes. Certaines routes sont presque impraticables, obligeant souvent les
automobilistes à faire de longs détours. Même les routes nouvellement réfectionnées
n'échappent pas au rouleau compresseur des inondations. Les canalisations
d'évacuation des eaux pluviales se trouvent souvent obstruées par des tonnes de
détritus, de déblais et autres déchets jetés inconsciemment par les habitants
dans les zones périphériques ou même à l'intérieur du tissu urbain. Dans les
égouts de la ville on trouve tout ce qu'on peut imaginer à commencer par les
déchets plastiques jusqu'au matelas, pneus, pièces détachées et matériaux de
construction. Des déchets parfois inattendus et difficilement biodégradable
obstruent les canalisations et seraient à l'origine des inondations signalées
ici et là à travers le territoire de la ville durant les précipitations. En
2015, 400 tonnes de déchets solides avaient été retirés dans la seule station
de relevage de Petit Lac. Outre l'obstruction des canalisations, la défaillance
du réseau d'évacuation des eaux pluviales est due en grande partie au nombre
insuffisant des avaloirs réalisés ces dernières années dans les nouvelles zones
urbaines. Alors que la ville a besoin au minimum de 45.000 avaloirs pour en
finir avec les inondations, il existe, en réalité, moins de 20.000 bouches
d'égout. Où vont les sommes colossales débloquées chaque année pour la voirie ?