«Les
événements de décembre 1960 eurent un retentissement majeur sur le cours de la
guerre de libération. La localité d'Aïn Témouchent, reconnue comme un foyer actif de nationalistes
dès le début de la création du PPA, entra dans l'histoire en allumant la mèche
qui embrasa les grandes villes du pays, notamment Oran et Alger, lors du
déplacement du général de Gaulle, lequel reçut un accueil mouvementé et
hautement significatif quant aux chances de coexistence pacifique entre les
communautés musulmane et européenne. Le sauveur de la France écourta son
périple face à l'hostilité grandissante des partisans de l'indépendance. Le
désarroi des milieux français atteint son comble quand le chef de l'Etat
souligne explicitement la nécessité d'accélérer le processus
d'autodétermination? ». C'est là un paragraphe de l'avant-propos de l'auteur et
journaliste, Saïd Mouas, qui, par devoir de mémoire,
revient avec d'amples informations historiques sur l'engagement de la
population témouchentoise en faveur de
l'indépendance, à travers les premières manifestations qui ont éclaté le 09
décembre à Aïn Témouchent,
et qui se sont ensuite propagées vers les autres grandes villes du pays. Une
date que les historiens considèrent comme un des tournants décisifs dans la
guerre de libération nationale. Lauréat du Prix international du journalisme de
la Fondation Ahmed Benzine en 2016, Saïd Mouas
replace les choses dans leur contexte, fait parler des témoins et tord le cou
aux versions colportées. Une contribution à l'écriture de l'histoire, fortement
imprégnée du souci de vérité et de rigueur. Les manifestations du 11 décembre
1960 représentent une grande étape de la Révolution algérienne dont l'impact
médiatique et les réactions diplomatiques ont conduit à l'ouverture des
négociations officielles entre le GPRA et le gouvernement français. C'est à Aïn Témouchent que fut allumée la
première mèche.