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«Il
n'y aura pas de hausse du prix du pain », a affirmé, hier lundi, Sami Kolli, le directeur de la Qualité et de la Consommation, au
ministère du Commerce. Il a confirmé à la Radio nationale, après que certains boulangers
aient augmenté unilatéralement, le prix de la baguette de pain, que « les
clarifications du ministre sont claires et précises. Il n'y aura pas de hausse
de prix ». « C'est un dossier qui est ouvert et il y a des discussions et non
des négociations, entre partenaires, pour préserver les attentes des
consommateurs et préserver les acquis des professionnels aussi », a-t-il dit.
Samedi, à Biskra, le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi
avait indiqué qu' « un dossier relatif au prix du pain est, actuellement, à
l'étude au gouvernement, afin de trouver une solution pour éviter de recourir à
une augmentation du prix ». Le ministre a ajouté qu'il y a des « contacts
permanents avec cette organisation professionnelle (UGCAA, Ndlr) pour trouver
des solutions adéquates au problème relatif à la tarification du pain, sans
passer par une augmentation du prix ».
Pour M. Kolli, le métier de boulanger est « un métier difficile, et le consommateur est tenu aussi de changer son mode de consommation ». Par ailleurs, M. Kolli a souligné que « la décision des boulangers d'augmenter le prix du pain est une infraction liée aux pratiques commerciales, et sur le volet qualitatif on est interpellé, en termes de poids pour la baguette de pain. » Il a expliqué qu' « il ne va pas y avoir augmentation des prix, le dossier est ouvert aux discussions, et non aux négociations, qui répondent aux attentes des consommateurs », a encore précisé M. Kolli, qui a ajouté que « nous sommes conscients que le consommateur algérien est tenu de changer son mode de consommation. » Quant à la question de changer de farine spécifique pour la production de pain, il a indiqué que « ce n'est pas facile de prendre une décision. Il faut l'adhésion de tous, et il faut aller doucement avec le consommateur. » Pour lui, « il faut aller vers un pain complet. Nous sommes conscients que ce sujet est délicat, il y a des variantes qu'on va tenter avec les boulangers. (Mais), « il faut qu'on nous laisse travailler dans la sérénité », a-t-il précisé. Car, selon lui, « la baguette de pain doit répondre aux spécificités et normes techniques dont le poids, qui est 250 grammes, et la réduction du sel, du sucre et des matières grasses ». « On doit diminuer le sel », a t-il averti, avant de rappeler que le prix de la baguette est de 7,50 DA pour le pain ordinaire et 8,50 DA pour le pain amélioré. Actuellement, presque tous les boulangers vendent la baguette de pain ordinaire à 10 DA et celle améliorée à 15 DA, avec notamment la graine de nigelle. Par ailleurs, en matière de lutte contre les pratiques commerciales déloyales, M. Kolli a indiqué que les pouvoirs publics ont pris de nouvelles dispositions, lors du dernier conseil des ministres, pour protéger les droits des consommateurs. Ainsi, les pouvoirs publics ont décidé de revisiter la loi de 2009, née de la refonte de la loi de 1989. « Le texte traite des règles relatives à la protection du consommateur », a-t-il dit, rappelant qu'en 1989, « l'Algérie n'avait pas de loi pour protéger le consommateur et la répression des fraudes». «Il y a eu, maintenant, 116 textes d'application, pour cela», a-t-il souligné. «Aujourd'hui, il y a la garantie des droits des consommateurs qui est consacrée par rapport à la loi de 2009, comme l'hygiène et la conformité des produits, plus le service après-vente des produits », explique M. Kolli. Il a ajouté que ces dispositions doivent « faire l'objet d'un encadrement réglementaire pour donner plus de choix et de droits au consommateur », et, « la nouveauté dans cette loi, est la garantie et le service après-vente. » « La finalité étant de mettre sur le marché des produits conformes aux normes internationales », relève le directeur de la Qualité et la Consommation au ministère du Commerce. « Et, aujourd'hui, on a jugé utile de mettre à jour cette loi », explique-t-il. Il a également, souligné qu'il y a « un système d'alerte pour dénoncer les pratiques commerciales déloyales », car « il peut y avoir des produits à hauts risques pour le consommateur ». Et sur ce chapitre, il a indiqué qu'en matière de contrôles de la qualité, le bilan indique qu'en 2016, il y a eu près de 6.600 cas d'intoxications alimentaires, dont 73% lors de fêtes familiales. Il y a eu, également, 1.360.000 accidents domestiques, qui ont provoqué le décès de 132 personnes dus au monoxyde de carbone. A fin juillet dernier, poursuit M. Kolli, il y a eu 453.000 interventions de contrôle, qui ont constaté 40.500 infractions et 500 poursuites judiciaires. Durant la même période, il y a eu, également, la saisie de marchandises non conformes pour une valeur de 291 millions de DA, et 30.000 tonnes de produits non-conformes, bloqués aux frontières, avec une valeur de 7.000 milliards de DA, et 1.371 fermetures administratives. Enfin, 43% des infractions constatées sont dues au défaut d'hygiène. |
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