Face à une faune d'intermédiaires qui s'est introduite par effraction dans le secteur du commerce de l'aliment du bétail et profitant d'une double conjoncture, celle de la brève fermeture des six minoteries et de la longue période de sécheresse qui prévaut depuis le début de l'été dernier, des milliers de petits éleveurs ne savent plus à quel saint se vouer. Les prix de l'aliment du bétail ont pris l'ascenseur, devenant de plus en plus inaccessibles. La botte de foin dépasse allègrement la barre des 800 DA, tandis que le sac d'orge ou de maïs concassé de 80 kg frôle les 3.800 DA, tandis que le quintal de son a depuis longtemps franchi la barre des 4.500 DA. Cette nuée de spéculateurs qui détient par on ne sait quel miracle ou quel stratagème les clés de la source d'approvisionnement de l'aliment du bétail leur tient la dragée haute et il ne leur faut point compter sur les membres du bureau de wilaya de l'UNPA.

Des centaines de petits éleveurs, échaudés par les périodes de sécheresse précédentes, tirent la sonnette d'alarme et certains d'entre eux entament d'ores et déjà le bradage de leurs troupeaux sur les marchés aux bestiaux faisant ainsi la joie des bouchers du pays qui se frottent les mains. Impuissant face au diktat imposé sur le marché local par ces intermédiaires, ces petits éleveurs s'arrachent les cheveux. Ils se trouvent parfois contraints de se ravitailler auprès de quelques rares organismes de distribution des produits destinés au bétail, implantés dans les régions du nord du pays, ce qui leur coûte les yeux de la tête, avec des frais de transport exorbitants. Et seuls les seigneurs du mouton trouvent leur compte.

Le cheptel ovin de la wilaya d'El-Bayadh estimé à plus de 1.800.000 têtes et 25.00 bovins, sans compter les caprins et les camelins, est sérieusement menacé par cette période de disette qui s'est installée et rien qu'à y penser, cela leur donne des sueurs froides même sous des température négatives, nous affirme Si Djelloul, un éleveur de la région de Bougtob.