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Oran :
Ouverture du 1er Salon de la pharmacie et parapharmacie au CCO: La problématique du financement de la santé mise en exergue
par Mokhtaria Bensaâd ![]()
Au
moment où l'Algérie caresse le rêve d'abriter l'Agence africaine du médicament,
en se portant candidate pour ce projet, le secteur pharmaceutique, selon les
professionnels, doit faire son bilan sur tous les facteurs qui l'impactent
fortement. Le Salon de la pharmacie, de la parapharmacie et du confort au
quotidien ( Pharmex ),
ouvert jeudi, au Centre des Conventions d'Oran (CCO) a été l'occasion de
débattre sur le sujet, à travers les communications présentées, en marge de ce
salon. Le Dr Nagy Hadjadj,
président de la Société algérienne des Affaires réglementaires et de
pharmaco-économie (SAARPE) a tiré, lors de son intervention traitant de
l'actualité réglementaire et économique du secteur en Algérie, la sonnette
d'alarme sur la problématique du financement de la santé, en Algérie, arguant
que dans les pays tels que les Etats-Unis et le Japon, le souci du financement
est devenu primordial, à voir les coûts de traitements de plus en plus lourds
et le vieillissement de la population, de plus en plus, important. Une
réalité sur laquelle l'Algérie n'a pas encore conscience. La priorité pour
notre pays est axée, actuellement, sur la tentation de rationnaliser et
diminuer les coûts de soins. « On ne réfléchit pas comment améliorer le
financement de la santé et où trouver l'argent supplémentaire pour pouvoir
financer notre système sanitaire » a expliqué le Dr Nagy Hadjaj,
ajoutant qu'en 2016, plus de 30% des dépenses de la santé, sont destinés pour
le pharma et 1,8 milliard de dollars pour la couverture sociale. Pour
le président de SAARPE, le budget alloué à la santé et au médicament est amputé
du fait que la Caisse de la sécurité sociale, alourdie par le déficit de la
Caisse de la retraite, pompe l'argent de la Caisse nationale de la santé.
Autres facteurs qui vont impacter le secteur, selon le même conférencier, sont
les décisions de la Banque d'Algérie qui a instauré, à partir du mois d'octobre
2017, une régulation des importations pour tous les produits pharmaceutiques ou
non. « L'importateur d'un produit qui doit le revendre en l'état, doit
provisionner 120% de la somme, un mois à l'avance.
La question qu'on doit se poser est : est-ce qu'on a prévu une dérogation pour le secteur pharmaceutique ? Parce que s'il y a un importateur stratégique qui est défaillant financièrement, il y aura rupture », dira-t-il. Il y a aussi dévaluation du dinar, a souligné le président de la SAARPE, expliquant que sur les trois dernières années, il y eu plus de 25% de dévaluation, face à l'euro et 35% face au dollar. Ce sont les producteurs qui en prennent plein les dents. Autre problème qui risque d'avoir des conséquences lourdes sur le secteur pharmaceutique est celui des surcapacités industrielles. « Une source de problème pour demain», a expliqué le conférencier pour la simple raison que pour les 135 unités existantes, en 2016, et plus de 200 prévues, en 2020, le marché et le système de régulation n'ont pas été précisés encore. Quant au directeur général l'Agence thématique de recherche en Sciences de santé (ATRSS) a expliqué que l'industrie pharmaceutique assure 50% des besoins en médicament et que des appels à projets, dans le domaine de la recherche des produits pharmaceutiques seront lancés avec un réel impact socio-économique. |
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