El Mawlid
Ennabaoui revient et dans ses bagages ses traditions
ancestrales. Ainsi, et rien qu'à observer les va-et-vient, le retour de
certaines activités commerciales saisonnières propres à cette fête religieuse,
chaque famille voudra bien l'accueillir avec égard et recueillement, en dépit
des aléas défavorables d'une conjoncture économique morose. Les gens font dans
les préparatifs, les chefs de famille sont occupés aux marchés pour acquérir
les denrées alimentaires entrant dans la préparation du dîner d'El Mawlid et tout ce qui s'ensuit comme bougies, henné et les
fameux jeux pyrotechniques sans lesquels la fête serait
incomplète. Justement, les produits alimentaires risquent de corser la note
pour beaucoup de ménages. Une hausse subite du prix du poulet n'est pas à
écarter, de même pour certains fruits et légumes.
Encore que ces jours-ci, les
prix affichés sur les étals demeurent plus au moins stables. Et puis, notre El Mawlid ne serait pas sans la «aâcida
», au petit déjeuner sous la lumière tamisée des bougies multicolores, une « aâcida au z'gougui », façon
tunisienne, relevée d'un zeste de beurre maison et miel. Chez plusieurs
familles, quel que soit leur rang social, le partage du repas d'El Mawlid est toujours de mise, en se racontant les souvenirs
et se rappelant les personnes disparues. El Mawlid Ennababoui garde pour toujours cette saveur particulière,
une fête pour oublier un instant ses peines et ses difficultés. Petits et
grands, riches et pauvres se retrouvent un moment, mêlés, grâce à la magie et
l'aura transcendante de la naissance du messager de Dieu, Mohamed (que le salut
soit sur lui). Pendant ce temps-là, les gens venus des autres localités de la
wilaya continuent de faire leurs emplettes, les ruelles exiguës du centre-ville
grouillent d'une foule compacte.