La
seconde édition des Journées internationales d'éthique médicale (JIEM)
organisée par l'Observatoire du handicap, de la réadaptation et de l'éthique en
santé, en collaboration avec le service de médecine physique et de réadaptation
fonctionnelle, a été consacrée à la prise en charge pluridisciplinaire des
douleurs aiguës et chroniques. La première journée de cette manifestation, qui
s'est déroulée hier à l'hôtel Liberté à Oran, a vu la participation de 200
spécialistes, dont une quarantaine de conférenciers de renommée internationale
venus, entre autres, du Canada, de France et d'Espagne. «Nous avons programmé
des conférences d'imminents spécialistes dans le traitement de la douleur qui
vont faire bénéficier nos médecins de leur expérience et nous éclairer sur les
nouveautés en ce qui concerne l'évolution des mécanismes de prise en charge de
la douleur. Il existe en fait deux types de douleurs : la douleur aiguë qui
nécessite une simple prise en charge et la douleur chronique qui est une
véritable pathologie à part entière. Le traitement de cette dernière douleur
implique des thérapies complémentaires et un accompagnement permanent des
malades.
Cette
rencontre vise plusieurs objectifs : recenser les défaillances en termes d'approvisionnement
de certains médicaments utiles dans le traitement de la douleur chronique,
codifier la prescription et la délivrance des antidouleurs et prévenir les
addictions», confie le professeur Layadi Khaled, chef
de service de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle de l'hôpital
d'Oran. Il ajoute que beaucoup reste à faire en matière de prise en charge
adéquate des patients souffrant de la douleur chronique dans notre pays, en
raison des perturbations en approvisionnement en antidouleurs et le manque de
structures spécialisées dans le traitement de cette pathologie. «La
pluridisciplinarité de la question de la douleur, ce mal partagé par l'immense
majorité des patients, nous conduit à proposer la création d'un Diplôme
Universitaire de Bioéthique qui devra faire intervenir des spécialistes
d'horizons divers. Les enseignants chercheurs, issus aussi bien des sciences
médicales que des sciences humaines et sociales, du droit ou de la biologie,
devraient fédérer leur savoir respectif dans cette optique que nous souhaitons
voir se concrétiser rapidement», précise la même source. Il est à rappeler que
l'hôpital d'Oran s'est doté en avril 2014 d'une unité antidouleur pour soulager
les patients qui souffrent de douleurs chroniques, c'est-à-dire des douleurs au
long cours qui durent plusieurs mois. L'unité antidouleur du CHU d'Oran, la
première à l'Ouest et la seconde après celle d'Alger, est située au service
anesthésie et réanimation B. Elle a une capacité d'accueil de 7 lits pour la
prise en charge des malades se trouvant à un stade avancé. Elle compte une
dizaine de spécialistes entre oncologues, algologues et psychologues. Les
praticiens relevant de cette unité assurent des consultations, des
hospitalisations de jour et suivront également les malades en fin de vie admis
dans d'autres services du CHUO pour atténuer un tant soit peu leurs
souffrances.