La
mauvaise qualité du lait est encore une fois dénoncée par les consommateurs, à
Oran. Ces derniers jours la couleur de certaines marques de lait en sachet
commercialisée, vire au jaune et son odeur est très mauvaise. Cette situation
est due au non-respect des normes en matière de dosage en poudre de lait. C'est
du lait léger et d'une mauvaise odeur, ont indiqué des citoyens. «La qualité du
lait en sachet est tellement médiocre que les enfants refusent de le prendre »,
dira cette mère de famille. Certains transformateurs utilisent la malice pour
faire plus de gains. Ces derniers produisent du lait d'une qualité très
médiocre, car la quantité de poudre utilisée ne répond pas aux normes. La
direction du Contrôle de la qualité et des prix (DCP) impose de mettre 112 g de
poudre au litre comme il est indiqué, dans le décret interministériel, signé
entre les ministères de l'Agriculture et du Commerce, en 2002, alors que
certains producteurs ne mettent que 90 g voire 85 g.
L'Algérie
est l'un des pays les plus grands consommateurs de lait. Il ne s'agit pas,
aujourd'hui, de parler de la facture des importations que l'Etat ambitionne de
réduire de 20%, mais plutôt de la qualité du lait, notamment en sachet, destiné
à la consommation directe. Même s'il en existe plusieurs, les principales
lacunes relevées par les consommateurs sont l'excès d'eau, pour ne pas dire le
non-respect des normes en termes de proportions de poudre de lait et d'eau. En
plus de cette haute teneur en eau, d'autres lacunes sont relevées. Il s'agit
d'une mauvaise odeur qui se dégage à l'ouverture du sachet, qui n'a absolument
rien à voir avec la fraîcheur du lait ni aucune ressemblance avec le lait de
vache cru. « Il s'agit d'une odeur repoussante accompagnée d'un arrière-goût.
Du coup, un lait impossible à consommer », souligne la même consommatrice. «Ce
n'est pas la première fois que j'achète du lait en sachet et que je me retrouve
en train de servir à mes enfants un liquide blanchâtre composé de 90% d'eau »
souligne cette mère de 3 enfants. S'ajoute à cette liste, le lait qui tourne
dans des délais très courts. Défaut de fabrication ou non-respect de la chaîne
de froid et de conservation ? Producteurs et commerçants se renvoient la balle.
Le seul à en payer le prix est le citoyen. La mauvaise qualité de ce produit
censé être un aliment indispensable, selon la plupart des nutritionnistes
s'ajoute à la non disponibilité de cet aliment dans
certains quartiers de la ville. Selon d'autres sources cette situation est due
aussi à l'utilisation de la poudre du lait distribuée par l'Office national
interprofessionnelle du lait dans la production d'autres produits laitiers au
lieu de la fabrication du lait, le petit lait, des yaourt et d'autres produits
, ce qui est contraire à la réglementation qui stipule que cette poudre doit
être utilisée, exclusivement, pour la production de lait en sachet et qui doit
être vendu à 25 dinars. Si les plus fortunés optent pour le lait en poudre, ou
le lait en pack, hors de portée des petites bourses, les ménages à faible
revenu et les consommateurs fuyant la mauvaise qualité du lait en sachet vont
vers les vendeurs qui , proposent du lait de vache cru, du petit-lait, du lait
caillé, du beurre salé et du fromage traditionnel. Mais ces vendeurs proposent
du lait sans pasteurisation. La pasteurisation tue les micro-organismes
pathogènes responsables de maladies, tout en conservant les propriétés
nutritives du lait. Et bien que la réglementation exige que le lait vendu soit
pasteurisé, les magasins qui proposent du lait de vache cru poussent comme des
champignons, à Oran et notamment dans les quartiers populaires, sans aucun
contrôle et sans se soucier de la santé du consommateur.