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Après
8 jours de grève de la faim, Hadda Hazem, directrice
du journal El Fadjr a suspendu sa grève de la faim,
et ce , à la demande des journalistes, des éditeurs de presse et des membres de
la société civile ainsi que des partis politiques, qui se sont rassemblés en
force, hier, au sein de la maison de la presse Tahar Djaout.
Le journaliste et l'écrivain Hmida El Ayachi affirme devant Hadda Hazem, qui paraissait très affaiblie, que malgré la suspension de la grève de la faim, la lutte et le combat pour « une presse libre et indépendante » doit continuer. Il précise encore que le comité de soutien au journal El Fadjr, créé récemment, est en mesure d'entreprendre des actions de sensibilisation auprès des pouvoirs publics, dans les jours à venir, pour dénoncer toute forme de répression de la liberté d'expression ou de pression sur la presse indépendante. Mais, pour Hmida El Ayachi, cette lutte doit être menée, pas seulement par des journalistes, mais par les différentes composantes de la société civile, des personnalités nationales et par les élites de ce pays. Les journalistes et personnalités ayant participé au rassemblement ont brandi des affiches sur lesquelles on pouvait lire: « Hadda Hazem n'est pas seule ! » ou encore « Rassemblement citoyen en solidarité avec El Fadjr pour la levée du monopole sur la publicité publique ». Pour rappel, Hadda Hazem, a voulu dénoncer, à travers la grève de la faim qu'elle avait entamée le 13 novembre dernier, la privation de son journal de la publicité institutionnelle, en raison de « ses positions ». Des journalistes et des éditeurs de journaux ont dénoncé énergiquement cet état de fait, affirmant que son journal n'est pas le seul à se trouver dans cette situation. Et de souligner que cette action est en fait un cri d'alarme adressé aux plus hautes autorités de ce pays, et ce, pour sauver le journal El Fadjr en particulier et la presse nationale privée en général, qui se retrouve très fragilisée ces derniers temps. Faut-il rappeler, une délégation de journalistes composant le comité de soutien au journal El Fadjr s'est déplacée, dimanche dernier, au ministère de la Communication, mais elle n'a pas été reçue par le ministre de la Communication lui-même, pourtant prévenu dès le samedi dernier, de cette visite. C'est d'ailleurs ce qui a été précisé par les rédacteurs du communiqué du comité, qui a été rendu public. Il a été précisé « qu'une entrevue a eu lieu entre deux portes avec Madjid Bekkouche conseiller du ministre durant laquelle les membres de la délégation ont fait état de la gravité de la situation de Hadda Hazem et de la nécessité d'une réaction rapide du ministre de la Communication ». En attendant de pouvoir rencontrer Djamel Kaouane, le comité de soutien à Hadda Hazem a décidé de tenir, hier, ce rassemblement à la Maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, dans l'espoir d'obtenir des réponses positives ou la programmation d'une entrevue avec le ministre de la Communication. Pour Sadat Fetta, député du parti RCD, ce rassemblement « est une véritable réussite, ce n'est pas un rassemblement qui a regroupé uniquement la presse, mais c'est un rassemblement citoyen qui a réuni beaucoup de représentants de la société civile, des parlementaires, des partis politiques ». Et de poursuivre, « cependant, il est quand même déplorable que ce régime continue à fonctionner du minimum de libertés individuelles et collectives et droits fondamentaux, malgré que ces derniers sont consacrés par la Constitution algérienne et par les lois algériennes ». Notre interlocutrice a regretté, en outre, le fait que l'Algérie enregistre dernièrement un véritable recul des libertés, mais pas uniquement la liberté de la presse. « Il est vrai, quand ce recul touche un secteur comme la presse, ça nous alarme, parce que dans des pays qui se respectent, ou dans les pays d'Etat de droit, l'information voire la presse est le quatrième pouvoir à côté du pourvoir législatif, exécutif et judiciaire », dit-elle. Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie, a affirmé qu'elle a participé naturellement à ce rassemblement car « les journalistes sont des défenseurs des droits humains ». Elle précise que tous les défenseurs des droits humains, notamment les journalistes, doivent faire leur travail dans de bonnes conditions et l'Etat a le devoir de leur donner tous les moyens de travailler dans les meilleures conditions ». Elle a affirmé qu'aujourd'hui, à travers le monde, les journalistes dans plusieurs pays du monde sont ciblés, agressés, menacés, intimidés et parfois tués. « On voit bien que le métier de journaliste est un métier dangereux et c'est important que dans un Etat de droit, on doit garantir un exercice libre du travail des journalistes, c'est important pour informer les citoyens et pour dénoncer un certain nombre de menaces », a-t-elle insisté. La directrice d'Amnesty International a souhaité vivement que ce rassemblement puisse déboucher sur une révision des conditions de travail des journalistes, et qu'on leur garantisse le droit de travailleur sans aucune pression, qu'elle soit politique ou économique. |
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