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La dose
aura été trop forte. Et l'onde de choc de la déclaration de Ksentini
quant à une éventuelle candidature du président Bouteflika à la présidentielle
de 2019 aurait eu des allures de catastrophe politique nationale. De nouvelles
batailles dans le microcosme politique, de fortifications des positions et
d'une mort subite des espoirs des uns et des autres quant à un début
d'alternance au pouvoir en 2019.
L'intervention outrée de la Présidence a calmé le jeu, plus qu'elle n'a apporté de réponses à une sortie médiatique d'un homme qui a dit tout haut ce que les partisans d'un 5ème mandat de Bouteflika n'osaient avouer publiquement. Bien sûr, il y a les soubresauts du FLN et du RND, des zaouïas, mais, pour le moment, ce ne sont que des positions virtuelles, du moment que le principal concerné ou son ?'équipe'' restent en retrait de ces gesticulations électoralistes qui ne font qu'assombrir encore plus la situation politique dans le pays. Car, la question maintenant, après les déclarations de l'ex-président de la Commission nationale de protection des droits de l'homme et le démenti de la Présidence, serait de savoir ce qui se prépare réellement pour cette présidentielle de 2019. Le fait est que cette échéance est proche, très proche et les préparatifs auraient déjà été entamés. Et que le terrain est en train d'être balisé. Si, pour le gouvernement, il faut respecter les ?'dates constitutionnelles'' des processus électoraux, il n'en demeure pas moins que des ?'doubles casquettes'' appellent ouvertement à une candidature du président Bouteflika pour la présidentielle de 2019. A commencer par Ahmed Ouyahia, SG du RND. Ensuite, il y a le FLN et d'autres partis satellites sans ancrage populaire, des ?'lièvres'' sans élégance politique, faisant «fi» des réalités sociales du moment, de l'alternance au pouvoir, qui tiennent à maintenir le pays otage de leur lamentable bigoterie politicienne. Le président Bouteflika, peut-être à son corps défendant, est devenu l'enjeu de batailles de sérails, de luttes réelles ou fausses pour faire avancer le pays sur les vrais sentiers de la démocratie, de l'alternance politique, de renouvellement des élites et de bonne gouvernance et, plus que tout, des meneurs politiques capables de retrouver les chemins de l'excellence, les sentiers de la croissance, l'aisance et la justice sociale. Pas les sentiers de la perdition qui font qu'aujourd'hui les élites partent par milliers, car n'ayant en face d'elles qu'un vide sidéral, des promesses d'un renouveau social sans lendemain et un environnement politique qui tarde à être mis à jour, à formater. En un mot, qui ne peut plus insuffler une vie nouvelle, de l'espoir tellement les blocages à tout changement sont forts, nombreux et qui empêchent au final l'avènement d'un vrai processus démocratique d'alternance au pouvoir. C'est un peu dans ce prisme déformant de l'exercice de la politique et de la démagogie politique qu'il s'agit de décrypter les déclarations de M. Ksentini et, subséquemment, le démenti de la Présidence. En clair, le premier n'a pas tort et la seconde également car le moment choisi pour de telles déclarations n'est pas encore venu. C'est une question de «timing» et d'agenda politique, c'est tout. Car jusqu'à présent le président Bouteflika ou son entourage n'ont jamais démenti une éventuelle candidature à un 5ème mandat. Ni fait des démentis aux «patrons» du FLN ou du RND. Le scénario d'une candidature à un 5ème mandat présidentiel pour Bouteflika est sur les rails et exprime la volonté politique des partis au pouvoir qui ne veulent pas changer de candidat. Et donc ne changer ni le mode de gouvernance dans le pays, encore moins le personnel politique qui le dirige. |
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