|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Chaque année, le mois d'octobre est devenu, à travers le monde, le
rendez-vous d'une campagne de sensibilisation sur l'importance du dépistage
précoce du cancer du sein. Cette année, l'opération Octobre Rose célèbre son
24ème anniversaire avec une volonté toujours plus grande d'intensifier
l'information auprès de milliers de femmes. Réunis avant-hier au CFPA de Bordj Menaiel sur une initiative de l'EPH pour une journée de
formation médico-chirurgicale à travers six communications, les spécialistes
tirent la sonnette d'alarme sur la propagation alarmante du cancer du sein.
Véritable problème de santé publique, cette pathologie affecte annuellement
plus de 11.000 personnes, et interpelle de plus en plus de par sa recrudescence
épidémique alarmante, relève le Dr Rahmoune Souhila. L'oncologue et responsable du registre du cancer
de Boumerdès ajoute que les chiffres du premier
trimestre 2017 reflètent cette tendance à la hausse. Ainsi, on constate que les
nouveaux cas sont des sujets de plus en plus jeunes. Au registre du cancer de Boumerdès installé à l'EPH de Bordj Menaiel
suite à la mise en œuvre du plan cancer national, on enregistre au 1er
trimestre 2017, 142 nouveaux cas, 76 chez les hommes et 66 chez les femmes,
soit 15 cas pour cent mille habitants, avec une prédominance du cancer du sein
et du colon chez la femme, alors que pour le cancers masculins c'est la néoplasie colique. Le cancer du sein représente le cancer
le plus répandu en Algérie. Son incidence augmente d'année en année de 7%, ce
qui fait de lui un véritable problème de santé publique. C'est pourquoi un
dépistage précoce de cancer permet d'adopter les mesures nécessaires afin de
limiter les conséquences et la gravité des symptômes. Les différents
intervenants insistent sur l'information, le dépistage et l'accompagnement des
patientes.
Pour Mohamed Barki, animateur de la journée, «toutes ces initiatives, tous ces projets, toutes ces actions ne visent qu'un seul et unique but : faire encore et toujours plus reculer la maladie tout en étant au plus près des femmes atteintes et de leur entourage surtout pour nos régions ou le sujet reste tabou». A Boumerdès, le cancer du sein reste le plus fréquent avec 441 cas (2010/2016). Près de 50% des cancers du sein sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans et environ 28% sont diagnostiqués après 69 ans. Le Dr Mouhoubi, oncologue, insiste dans sa communication «Dépistage et prévention du cancer du sein », que «face à cette augmentation inquiétante, il est nécessaire de multiplier les centres de dépistage afin de réduire l'incidence des cas et de sensibiliser le grand public pour informer les citoyennes de la nécessité de faire des mammographies». Les années précédentes, la politique de dépistage du cancer du sein a souvent été remise en cause et a suscité la réaction de la communauté scientifique. Enfin notons que l'hôpital de Bordj Menaiel (EPH Colonel Ouamrane) est l'établissement de référence en matière de suivi des malades d'oncologie médicale. La banque de données créée en 2014 a dégagé un effectif de 1.152 malades issus des trois EPH, en l'occurrence Bordj Menaiel, Thenia et Dellys. Par ailleurs, on enregistre que plus de 7% des cancers seraient directement hérités d'un parent. |
|