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Après
l'affaire des ?'Panama papers'', qui a révélé les
placements de fortunes d'Algériens dans des paradis fiscaux, le Consortium
international des journalistes (ICIJ) révèle ces jours-ci d'autres scandales
financiers, liés à une évasion fiscale à l'échelle planétaire.
Là aussi, il s'agit de grosses sommes d'argent placées dans des paradis fiscaux pour, notamment, échapper au fisc. Les révélations du Consortium international des journalistes portent cette fois-ci sur quatre Algériens, dont Yacef Saadi et un des fils de Issad Rebrab, impliqués dans cette affaire des ?'Paradise papers''. C'est à partir de 13,5 millions de documents fuités, dont une bonne part issus d'un cabinet d'avocats spécialisé dans la finance offshore, qui montre comment des milliards de dollars continuent d'échapper à l'impôt grâce à des experts en évasion fiscale. Les documents proviennent en grande partie du cabinet Appleby, basé aux Bermudes, qui a subi une fuite massive de données et est considéré comme le plus important cabinet de la finance offshore. Selon le Monde, partenaire de l'ICIJ, ?'l'argent, ici, a le plus souvent été soustrait à l'impôt de façon légale ou aux frontières de la légalité, grâce aux failles du système fiscal international.'' L'enquête a été menée pendant un an par des journalistes de 95 médias associés à l'ICIJ sur plus de 13 millions de documents, issus des cabinets d'avocats Appleby, ainsi qu'Asiaciti Trust, basé à Singapour, et des registres des sociétés de dix-neuf paradis fiscaux. Quatre Algériens sont cités dans ce scandale des ?'Paradise papers''. Le premier Algérien cité est Yacef Saadi, mentionné dans les documents fuités obtenus par le journal allemand Süddeutsch Zeitung, comme résidant aux Etats-Unis. Les documents fuités révèlent que Yacef Saadi domicilie une partie de sa fortune aux îles Caïman, un paradis fiscal où il détient un ?'trust», ?'une sorte d'entité juridique constituée par des personnes physiques ou des sociétés qui lui apportent soit des actifs soit des liquidités à charge pour le trust de les gérer en suivant les consignes qui lui ont été données par les créateurs du trust», selon un glossaire. Ce ?'trust» est géré par le cabinet Appleby, et dans lequel Yacef Saadi est associé avec sa fille Zaphira, une artiste plasticienne résidant aux Etats-Unis. Il a déjà été cité dans le scandale des fonds placés dans la filiale suisse de la banque d'affaires britannique HSBC, révélé par l'ICIJ en 2015. Yacef Saadi a un compte qui, en 2006-2007, était pourvu de 400 000 dollars américains. Par ailleurs, les mêmes documents fuités cités par les journalistes de l'ICIJ, dont l'Algérien Lyas Hallas dans le Soir d'Algérie, révèlent que le cabinet domicilié aux Bermudes Appleby gère pour le compte d'un autre Algérien une compagnie inscrite aux îles Caïman sous le nom de ?'Little Cayman East 91A 177». Il s'agit d'une entité fiscale inscrite au profit de Yassine Rebrab, le fils du patron du groupe Cevital. Autre nom désormais connu dans ces scandales des paradis fiscaux, celui de Réda Bedjaoui, frère de Farid Bedjaoui. Réda Bedjaoui utilise une entité singapourienne administrée par Asiaciti, Redbed Holdings Pte. Ltd, pour la gestion d'un compte suisse domicilié dans une agence genevoise de la banque Mirabaux&Cie. Les documents fuités révèlent que celui-ci a tenté une carrière d'avocat avant de créer, avec son frère Farid, la société Bédex Agrofood Interational et Mexicafé, spécialisées dans le négoce des produits agroalimentaires, qui ont été dissoutes il y a près de sept ans. Mais, c'est à travers Ryan Asset Management FZ, domiciliée à Dubaï, et fondée par son frère Farid, qu'il s'est lancé dans des activités d'ingénierie financière. Il est installé au Québec où il possède des résidences de luxe. Il est cité dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest au même titre que son frère Farid, qui est poursuivi actuellement par la justice italienne dans l'affaire Sonatrach/Saipem et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Réda Bedjaoui a été épargné jusque-là par les procédures judiciaires. Le quatrième Algérien cité dans les Paradise papers est l'ex-ministre de l'Energie Nordine Ait Laoussine (1991-1992) et actuel président de la société de consulting suisse Nacolsa SA. Il a été actionnaire dans la compagnie Madagascar Oil Limited via les îles Maurice où il détenait 2405 actions, soit 0,2% du capital de la compagnie, aux côtés de trois fonds d'investissement nord-américains, Rab Special Situations Master Fund (73,8%), Millennium Global Natural Ressources Fund (18,7%), et Airlie Opportunity Master Fund (4,5%). Aït Laoussine a précisé dans une déclaration au journaliste algérien qu'''il avait acquis ces actions gratuitement quand il était membre du conseil d'administration de cette compagnie''. ?'Ces actions faisaient partie de ma rémunération. Mais, je les ai vendues à un prix dérisoire, 180 dollars pour être précis, juste après ma démission il y a quatre ou cinq ans'', a-t-il ajouté. Parmi les personnalités internationales citées dans ce scandale, il y a notamment la reine d'Angleterre Elisabeth II, le premier ministre Canadien Trudeau, les proches du président américain Donald Trump, ainsi que les réseaux sociaux comme Twitter, ou des sportifs de la F1 dont Lewis Hamilton. |
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