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Bonne
gouvernance locale, de plus grandes attributions aux élus locaux, un intérêt
renouvelé aux électeurs et des assemblées populaires communales plus
responsables dans la gestion des affaires publiques, sont globalement les
thèmes développés par plusieurs partis politiques durant la campagne électorale
pour les élections du 23 novembre prochain.
Le renouvellement des assemblées populaires communales et de wilaya (APC/APW) semble avoir réussi à rapprocher les points de vue des partis politiques, d'opposition et ceux de la majorité parlementaire, sur la nécessaire réforme du fonctionnement des collectivités locales. La décentralisation de l'administration locale a été le thème développé par le chef du RND, Ahmed Ouyahia, à Skikda au cours du 6ème jour de cette campagne électorale. Ahmed Ouyahia a estimé nécessaire la révision du fonctionnement des Assemblée élues «afin d'améliorer la gestion des collectivités locales». Selon lui, «les Assemblées locales doivent être considérées comme un parlement local». Pour lui, la révision des codes de la commune et de la wilaya permettra d'élargir les prérogatives des élus locaux. La veille, dans la commune algéroise de Saoula, le porte-parole du RND, Seddik Chihab, avait surfé sur la même vague de l'amélioration et le renforcement des prérogatives des collectivités locales. Il a affirmé que son parti a élaboré des propositions concrètes pour améliorer l'action des Assemblées élues dans les communes et les wilayas. Il a également appelé les autres partis à formuler de «véritables alternatives» et ne pas se contenter de critiquer l'action du gouvernement. «Ceux qui critiquent les partis (de la majorité) et le gouvernement doivent présenter des programmes alternatifs et convaincre le peuple, car axer son discours électoral sur les insuffisances de l'exécutif et du système politique n'est d'aucune utilité», a-t-il souligné. Même revendication du président du parti du Front du militantisme national (FMN), Abdallah Haddad, qui a réaffirmé à Biskra au nom de l'alliance «Fath» le principe de «l'élargissement» des pouvoirs des Assemblées élues afin de «rétablir la confiance» entre les citoyens et les autorités. Un scrutin «propre et libre» est de nature, selon le président du Mouvement de la société pour de la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, à faire émerger «des Assemblées locales responsables qui mesurent l'ampleur de leurs tâches au service du peuple», alors que le président du Mouvement El Islah, Filali Ghouini, a appelé de son côté à Doucène (Biskra) au «renforcement des prérogatives de l'élu local», avec «une liberté dans la prise des décisions de nature à booster les efforts de développement à l'échelle locale». Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD-54, est également dans la même configuration, estimant, lui également, que les Assemblées élues doivent «disposer du pouvoir de décision», avec un renforcement de leurs «prérogatives pour concrétiser le développement escompté et répondre aux attentes des citoyens». Il va plus loin et affirme qu'il a un programme global pour «sortir le pays de la crise» basé sur le «changement de la relation entre gouvernant et gouverné». Quant au président du MPA, Amara Benyounès, il a également revendiqué à Relizane «l'activation du rôle des assemblées élues locales et la décentralisation de la décision pour réaliser le développement». «Il est nécessaire, aujourd'hui, de restituer les prérogatives à l'élu local et de mettre fin à l'intervention de l'administration pour lui permettre d'assumer ses missions de manière conforme aux aspirations des citoyens», a-t-il dit. L'autre thème largement abordé par les partis politiques en lice pour ces élections locales est la participation des électeurs au scrutin et comment faire barrage au boycott. Pour Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), les «citoyens et les citoyennes doivent exercer pleinement leur pouvoir souverain de choisir leurs élus, en se rendant massivement aux urnes le 23 novembre prochain». Il a averti que «l'abstention est contre-productive et n'est pas dans l'intérêt du citoyen, qui doit s'impliquer totalement dans l'opération électorale et prévenir ainsi les manipulations». Il a en outre dénoncé «certaines parties qui, à chaque rendez-vous électoral, utilisent leur argent pour acheter des voix». De son côté, Abdelmadjid Menasra a appelé les électeurs lors d'un meeting à Meskiana (Oum El Bouaghi) à se rendre «en masse aux urnes pour choisir leurs représentants». Pas d'emballement «Les critiques et les dénonciations ne servent à rien. Ce qui, réellement, peut changer la situation, c'est l'acte de voter», a-t-il dit, appelant à ce que les assemblées élues travaillent «sans tutelle». Quant à la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, elle a annoncé qu'elle est prête «à conclure des alliances, à condition que les programmes des partis politiques (intéressés) soient en convergence avec celui du PT». Mais, le «clou» de cette campagne pour les élections du 23 novembre prochain, est cette déclaration du président du FND qui a dénoncé la corruption prévalant dans les collectivités locales. Jeudi soir à Guelma, il a affirmé que «l'élu dépense 10 millions pour acheter son siège, mais aussi, il se fixe de récupérer 20 milliards à la fin de son mandat. Ils te disent tous : moi, j'ai acheté ma place !» Il poursuit que «même les observateurs de l'Union européenne ont refusé de venir contrôler le déroulement du scrutin, contrairement à ceux de la Ligue arabe et de l'Union africaine. Ceux-là sont des corrompus comme nous, ils viennent faire du tourisme dans les hôtels luxueux et, en fin de mission, on leur donne un chèque pour qu'ils attestent que le déroulement du vote a été irréprochable». Dénonçant une campagne pourrie par l'argent, Touati ajoute que «nous le voyons ; beaucoup ont leur coffre de voiture bourré d'argent qu'ils distribuent dans les villes, villages et douars. Ne faites pas comme eux surtout. Ceux qui t'achètent aujourd'hui te jetteront demain !» Il n'a pas précisé qui sont ces «parties». Par ailleurs, cette campagne électorale n'emballe pas les citoyens, ni les électeurs, au vu du faible nombre de participants aux meetings électoraux. Quant aux affiches réservées aux candidats, placardées sur des panneaux dans des endroits souvent «ubuesques», comme près des aires de dépôts d'ordures ménagères, ou dans des rues désertes, elles sont souvent «vandalisées». La désaffection des électeurs vis-à-vis de ce scrutin est d'ailleurs visible lors des meetings électoraux. Les salles sont presque vides, à l'exception de quelque partis, comme le FLN, qui organise le transport de ses «troupes». |
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