Près
d'une centaine d'appelés du service national, connus par les «18 plus 6 mois», sous
les drapeaux durant les années 1992-1996, se sont rassemblés,
hier matin au niveau de l'esplanade du 1er Novembre, pour réclamer la
satisfaction d'une plateforme de revendications, jugées «légitimes et fondées».
Le mouvement de protestation, qui s'est tenu dans un lieu inhabituel pour ce
genre de mouvement, tout près de la 10e sûreté urbaine et en face de la cour de
Constantine, s'est déroulé sans incident et en présence de grands renforts de
police. Selon leur représentant, M. Boutamine, qui
est en même temps le coordinateur de wilaya du conseil national des appelés du
SN maintenus sous les drapeaux au-delà de la période réglementaire, il s'agit
d'un sit-in national où les participants viennent des wilayas de Constantine,
Mila, Tizi Ouzou et Oran.
Et de nous remettre une copie de leurs réclamations contenant pas moins de 12
points. Les concernés disent revendiquer en quelque sorte un statut spécifique
qui les assimile pratiquement aux militaires de carrière. Ainsi et en haut de
l'affiche, dira-t-il, vient la reconnaissance et la reconsidération de cette
catégorie, qui a pris les armes pour défendre la République et permettre au
pays de demeurer debout, malgré le terrorisme de la décennie noire. La prise en
compte des mois ajoutés dans le calcul de la pension de retraite et une prime
de «libération» ou fin de mission et aussi de bénéficier de la retraite depuis
la sortie des rangs de l'armée. Mais également l'assainissement de tous les
arriérés des congés annuels qui n'ont pas été octroyés, sachant que «nous
n'avons bénéficié d'aucun jour de repos durant toute la période de 92 à 96»,
précise-t-il.
Assurance
sociale à 100% pour tous les appelés et leurs ayants droit et «nous réclamons
de bénéficier du traitement dans les hôpitaux militaires, car tous les concernés
sont sans travail et dont beaucoup souffrent de problèmes psychologiques». La
priorité dans les attributions de logements et des prêts sans intérêts, en
outre de bénéficier des dispositions de la réconciliation pour les appelés
morts en service, les handicapés et les veuves des «chouhada»
du devoir national lors de la décennie noire.