Environ 5.600 combattants étrangers dans les rangs de Daech sont retournés dans leur pays d'origine. L'info
donnée par le cabinet américain de Conseil en sécurité, The Soufan
Center, a de quoi sérieusement inquiéter ces 33 pays pourvoyeurs de terroristes,
les mettant face à un défi sécuritaire de taille. Les différents services de
renseignements ont déjà tiré la sonnette d'alarme quant à ce retour des hommes
d'El Baghdadi, encore plus aguerris aux combats, les
considérant comme la plus grande menace sur la sécurité intérieure des pays
d'origine et de l'Europe en général. Le cabinet de consulting, qui évoque
53.781 terroristes qui ont rejoint les camps de Daech
en Syrie, citant les chiffres établis par les autorités turques sur la base de
données compilées par plusieurs pays, précise que 5.319 sont issus du Maghreb.
La Tunisie et le Maroc étant les principaux pourvoyeurs de l'organisation avec
respectivement 2.926 et 1.623 «combattants terroristes» alors que l'Algérie est
relativement épargnée par ce phénomène avec quelque 170 recrues, parties
combattre ailleurs. Pourtant ces chiffres sont loin d'être exhaustifs
puisqu'ils ne prennent pas en charge les autres voies du djihad international.
Pour autant, les systèmes de défense mis en place par les capitales européennes,
basés principalement sur le travail des renseignements et le fichage
systématique des potentiels suspects, n'a pas été concluant dans la mesure où
les attaques terroristes ayant ciblé Barcelone, Berlin, Stockholm, Londres,
Nice ou encore Orlando sont l'œuvre de loups solitaires. Le cabinet américain
l'a bien compris lorsqu'il souligne toute la difficulté d'évaluer la menace
terroriste suite à l'appel de Daech à survivre à sa
disparition.
Cependant, si la même source évoque un sérieux défi pour de
nombreux pays dans les années à venir, il est plus juste de considérer que le
risque est plus que jamais présent. Maintenant, qu'en est-il de l'Algérie ? La
menace terroriste est tapie aux frontières, une réalité factuelle comprise
depuis longtemps par les services de sécurité qui ont fait de la sécurisation
des frontières une priorité stratégique. Si le risque intérieur n'est pas à
écarter, le plus grand danger vient de ces combattants marocains et tunisiens
de retour dans leurs pays respectifs. Même si ces deux pays rassurent sur la
gestion de leurs terroristes «exportés», ils ne sont pas à l'abri d'une «somalisation», selon un rapport d'un groupe de travail de
l'ONU. Le problème qui se pose alors est la nature de la gestion de ces hommes.
Sécuritaire, préventive ou graduelle ?