Les
réserves de change de l'Algérie devraient baisser à 85,2 milliards de dollars
(mds usd) à fin décembre 2018 a indiqué, hier, le
ministre des Finances, Abderrahmane Raouya.
Intervenant devant la Commission des finances et du budget de l'APN en vue de
présenter le projet de loi de finances 2018, le ministre qui avait estimé ces
mêmes réserves à 97 milliards de dollars à fin décembre 2017 devant les mêmes
auditeurs, a précisé que ce matelas équivaut à 18,8 mois d'importations en
2018. Des réserves qui devront continuer à reculer à 79,7 mds usd en 2019, soit 18,4 mois d'importations avant
d'atteindre les 76,2 mds usd en 2020 (17,8 mois
d'importations). Pour rappel, le matelas de devises de l'Algérie était à 114,1
mds usd à fin décembre 2016 contre 144,1 mds usd à fin 2015 alors qu'il plafonnait à 194 milliards de dollars
en 2013. Concernant les importations, Raouya a
indiqué qu'elles poursuivront une tendance à la baisse pour atteindre 43,6 mds usd en 2018, puis 41,4 mds usd en
2019 et 40,9 mds usd en 2020. Si la logique baissière
est respectée dans le vocable des ministres, les prévisions diffèrent pourtant
entre un département et un autre et l'écart n'est pas aussi minime qu'on peut
le supposer au premier abord. Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi avait déclaré que les importations s'établiront
fin 2017 entre 40 et 41 milliards de dollars et que les mesures prises par le
gouvernement pour encadrer efficacement le commerce extérieur devront réduire
la facture des importations à 30 mds usd en 2018,
loin, très loin des prévisions de son collègue des Finances. Qui a raison, qui
a tort ? Ces chiffres contradictoires posent de nouveau la question de la
cohérence de l'équipe de Ouyahia
dans le traitement des données. Quant aux exportations des hydrocarbures, elles
devraient, successivement, augmenter à 34,4 mds usd
en 2018, à 38,3 mds usd en 2019 puis à 39,5 mds usd en 2020, a également avancé Raouya.
Ce dernier a aussi abordé le sujet du Trésor public dont le déficit devrait
baisser à 55 milliards de dinars en 2019 grâce au recours au financement non
conventionnel. Des baisses du déficit du Trésor public par palier, a expliqué
le ministre, en passant de 2.344 milliards de dinars (mds DA) en 2016 à 1.963
mds DA en 2018 puis à 55 mds DA en 2019. Il a également indiqué que dans ce
cadre, les besoins en matière de financement sont estimés à 570 mds DA en 2017
et devraient augmenter à 1.815 mds DA en 2018 et à 580 mds DA en 2019. Dans ce
sens, il a avancé qu'à l'horizon 2020, «le Trésor public n'aura besoin de
recourir à aucun financement du fait du faible niveau du déficit prévu». Le
recours à la planche à billets, restreinte dans le temps à cinq années,
permettra à travers la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit, l'achat
directement auprès du Trésor, de titres émis par celui-ci, à l'effet de
participer, notamment à la couverture des besoins de financement du Trésor, au
financement de la dette publique interne et au financement du Fonds National
d'Investissement (FNI). Le financement non conventionnel a pour objectifs
premiers, selon ses concepteurs, d'accompagner la réalisation d'un programme de
réformes structurelles économiques et budgétaires devant aboutir, au plus tard,
à l'issue de la période susvisée, notamment, au rétablissement des équilibres
de la trésorerie de l'Etat et de l'équilibre de la balance des paiements.