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Equipe nationale: Madjer promet de rebâtir l'équipe et redonner de la joie aux Algériens

par Kamel Mohamed

C'est en «rassembleur» que le nouveau sélectionneur national, Rabah Madjer, s'est présenté devant la presse à l'occasion de sa première sortie médiatique jeudi suite sa prise de fonctions de manière officielle. Madjer qui a fait savoir qu'il a beaucoup gagné en maturité et en expérience, ne s'est pas aventuré à faire de mises au point ou à réagir de manière épidermique alors que sa désignation a été critiquée et commentée de long en large. C'est avec un sourire permanent et un calme olympien que Madjer a répondu aux questions des journalistes, dont certains ne l'ont pas ménagé. Madjer a commencé par apporter des précisions sur le premier reproche qui lui a été fait, à savoir son manque ou absence des diplômes, surtout son absence sur les terrains de football depuis plus d'une décennie. Madjer a répondu de prime abord à la polémique engagée sur ses diplômes et ses capacités à pouvoir diriger l'équipe nationale, sachant qu'il lui est reproché son éloignement des terrains de football sans s'être formé convenablement. Il a répondu qu'il a «les capacités de diriger l'équipe nationale». «J'ai entraîné la sélection nationale par le passé, en plus des clubs d'Al-Sadd et d'Al-Wakra du Qatar.  

Je dispose d'un diplôme d'entraîneur délivré par la FAF, un autre par le ministère de la Jeunesse et des Sports et un autre diplôme délivré au terme d'une session de formation à Clairefontaine (France) signé par l'ancien sélectionneur de France Aimé Jacquet», a précisé Madjer, relevant toutefois qu'il sait qu'il «ne fait pas l'unanimité» quant à sa désignation au poste de sélectionneur. Il a averti qu'il jouit «d'une force de caractère pour surmonter toutes ces critiques». Autre précision plutôt incompréhensible de Madjer quand il a fait observer qu'il n'a jamais quitté les terrains et le monde du football et qu'il a été «entraineur dans les studios sur les plateaux de télévision en tant que consultant». Cela dit, Madjer compte tirer profit de son capital-expérience et de ses deux précédents passages à la tête de la sélection nationale en 1994 et en 2001.

l Un nouveau départ après le Nigeria

Rabah Madjer qui était accompagné de ses deux adjoints, Meziane Ighil et Djamel Menad, a indiqué qu'il ne faut pas s'attendre à de grands changements dans l'immédiat, relevant que le nouveau visage de l'équipe nationale commencera à prendre forme après le match sans enjeu, Algérie-Nigeria du 11 novembre prochain pour le compte de la 6e et dernière journée des qualifications au Mondial-2018 de Russie. Madjer a signifié qu'il compte faire appel au même groupe de joueurs le 7 novembre prochain, date du début du stage. Toutefois, il a précisé qu'il peut y avoir des changements avec l'éviction de certains joueurs ou la sélection de nouveaux éléments. «Des joueurs comme Brahimi, Mahrez ou encore Feghouli ont tout donné pour la sélection et ce n'est pas aujourd'hui qu'on va leur tourner le dos. J'ai suivi la sélection, je connais ses points faibles et ses points forts», a expliqué Madjer. A propos de ses différends avec Feghouli notamment, Madjer a passé l'éponge en déclarant qu'il n'a rien contre ce joueur, niant aussi ses propos concernant l'ex-sélectionneur national, le Serbe Milovan Rajevac auquel il avait reproché d'être resté cinq ans sans activité. Le prochain stage servira en fait à Madjer et son staff de prendre contact avec les joueurs et de leur expliquer la stratégie qu'il compte mettre en place afin de repartir sur de nouvelles bases en vue des prochaines échéances de l'équipe nationale. «L'objectif dans l'immédiat est de remobiliser les mêmes joueurs qui sont encore affectés à cause des derniers mauvais résultats de la sélection. Avec mon staff, nous allons tenter de provoquer le déclic psychologique recherché pour pouvoir aller de l'avant», a-t-il dit. Le nouveau patron des Verts compte aussi accorder plus d'importance aux joueurs locaux qui sont disponibles, souhaitant imiter l'Egypte dont la sélection est composée de joueurs du cru. En ce sens, il a prévu d'organiser deux regroupements par mois au profit des joueurs locaux. Pour ce faire, Madjer a souhaité la collaboration et l'aide des clubs pour libérer les joueurs au profit de la sélection nationale.

Objectif : les demi-finales de la CAN-2019

Rabah Madjer qui a toujours souhaité travailler sur le moyen ou le long terme, a indiqué que la FAF lui a assigné l'objectif des demi-finales à la CAN-2019, prévue au Cameroun. Il a expliqué qu'au cas où il atteindra son objectif, il sera reconduit pour l'objectif suprême, à savoir la Coupe du monde 2022.

Mais pour Madjer, la priorité va vers la reconstruction d'une équipe nationale compétitive, comprenant en son sein les meilleurs joueurs algériens, qu'ils soient issus du championnat locaux ou des championnats étrangers, a-t-il dit. A cet effet, il a mis l'accent sur le travail en concertation avec tous les membres du staff technique, y compris Saâdane qui sera son conseiller, en plus du poste de DTN qu'il occupe, a-t-il dit. Madjer s'appuiera sur l'expérience de ses adjoints, à savoir Ighil qui est plus âgé que lui et qui a été sélectionneur national à deux reprises, de même que Menad qui est toujours en activité.

Le salaire, un secret d'Etat pour Madjer

Alors que la FAF avait déjà dévoilé les salaires des anciens sélectionneurs, Rabah Madjer a carrément refusé d'en parler. A une question à ce sujet, il a affirmé que le salaire de l'entraineur national doit rester confidentiel, relevant qu'il perçoit moins que son prédécesseur, Lucas Alcaraz qui était payé 60.000 euros par mois. «Heureusement que je touche moins que mon prédécesseur», a-t-il dit, avant d'être «corrigé» par son adjoint Meziane Ighil qui a refusé l'expression de «heureusement». Pour Ighil, le technicien algérien mérite et ne doit pas cultiver ce complexe devant le technicien étranger.          Il a précisé que Madjer mérite d'être payé mieux qu'Alcaraz! Madjer a également tenu à démentir les informations selon lesquelles les membres de son staff technique lui ont été imposés.

Il a juré par Dieu que c'est lui qui a choisi Menad et Ighil en toute souveraineté. Par contre, il n'a pas apporté le même démenti sur les informations selon lesquelles il a été imposé par les pouvoirs publics.

A ce propos, il a rétorqué que «c'est un honneur d'être désigné ou proposé par les pouvoirs publics qui me font confiance». Madjer a promis de rebâtir le groupe et de redonner de la joie aux Algériens. Il s'est dit confiant quant à l'avenir de l'équipe nationale qui s'annonce «radieux et prometteur».