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Le
nouveau représentant personnel du SG de l'ONU, l'ancien Président allemand
Horst Köhler, a entamé, mardi, à Rabat, une tournée dans la région en vue de
relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, et ouvrir la
voie à un règlement définitif de ce problème de décolonisation, qui dure depuis
42 ans.
M. Köhler a commencé à Rabat sa tournée régionale, et avait rencontré le roi Mohamed VI, au palais royal. Mais, rien n'a filtré de cette rencontre, qui s'est déroulée en présence de l'un des plus proches conseillers du roi, Fouad Ali El Himma. Le communiqué officiel marocain faisant seulement état que le roi «a reçu, mardi au Palais royal de Rabat, M. Horst Köhler, envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, qui visite le Maroc dans le cadre d'une tournée régionale». Après l'escale marocaine, le représentant personnel du SG de l'ONU, M. Antonio Guterres, a visité, hier, mercredi, les camps de réfugiés sahraouis à Aousserd. Il a, ensuite, rencontré les dirigeants sahraouis au camp ?Chahid El Hafedh' avec lesquels il a discuté des moyens de relancer les négociations, avec le Maroc et l'apport de l'Union africaine, dans le règlement de ce conflit, qui passe par l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Ce processus est, rappelons-le, gelé depuis 2012 par le Maroc, qui refuse de revenir à la table des négociations, voulant en même temps imposer sa solution au conflit, la mise en place d' «une autonomie» sous administration marocaine du Sahara Occidental. Après les camps de réfugiés, l'envoyé personnel de M. Guterres doit se rendre, en principe ce jeudi, à Alger puis à Nouakchott, où il discutera avec les dirigeants des deux pays des moyens de sortir, ce dernier dossier de décolonisation en Afrique, de l'impasse dans laquelle l'a mis la politique d'atermoiements du Maroc. Juste après sa nomination, au mois d'août dernier, intervenue à la suite de la démission du diplomate américain Christopher Ross, l'ancien président allemand et ex-directeur général du FMI, avait eu des entretiens, en marge de la 72ème Assemblée générale de l'ONU à New York, avec les représentants des deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. En fait, M. Köhler s'est bien informé sur ce dossier, durant la semaine du 8 au 15 septembre dernier, consacrant de longs entretiens avec les diplomates algériens, marocains, mais également les représentants, à l'ONU, du Front Polisario, et ceux de la Commission de l'Union africaine. Dès sa nomination, M. Köhler avait manifesté son «impatience» de se rendre dans la région et de s'engager avec les parties dans «un esprit de confiance» afin de relancer le processus de paix, après cinq années de gel, dû aux blocages marocains. Le SG de l'ONU avait, déjà, promis, au mois d'avril dernier, de relancer les négociations, à l'arrêt depuis 2012, avec «une nouvelle dynamique». Contrairement au Maroc, qui a juste «accepté» la nomination du nouvel envoyé spécial du SG de l'ONU, la direction du Front Polisario, quant à elle, avait manifesté sa volonté de coopérer avec M. Köhler pour le succès de sa mission. Les dirigeants sahraouis ont, également, appelé les Nations unies à accélérer une solution juste et définitive au conflit du Sahara Occidental, avec l'organisation d'un référendum d'autodétermination, et le respect du droit inaliénable des Sahraouis à l'autodétermination, à l'indépendance et la mise en œuvre de la dernière résolution (2.351) du Conseil de Sécurité de l'ONU. La mission de M. Köhler ne sera pas, cependant, de tout repos. Depuis 1991, date du cessez-le-feu et le début des pourparlers de paix, les autorités marocaines ont, toujours, fait reculer la date de la tenue d'un référendum d'autodétermination pour ce territoire de 266.000 km², et fait consommer à l'ONU plusieurs diplomates émérites, dont l'Américain James Baker, qui avait proposé un ambitieux plan de règlement du conflit, bloqué et dénoncé par Rabat. Le dernier envoyé spécial du SG de l'ONU, Christopher Ross, avait crevé l'abcès de ce conflit en accusant le Maroc de bafouer les droits de l'Homme au Sahara Occidental, quelques mois avant que l'ex-SG de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki Moon ne parle, à son tour, d'occupation du Sahara Occidental. Une déclaration qui avait provoqué une crise diplomatique entre l'ONU, le Maroc et ses soutiens occidentaux. Bref, la mission de M. Köhler ne s'annonce pas de tout repos, lui qui a entamé cette tournée régionale, le jour anniversaire de l'occupation du Sahara Occidental, le 16 octobre 1975. A la fin de sa tournée, il doit remettre un rapport, fin octobre, au Conseil de Sécurité de l'ONU sur la mise en œuvre de la résolution 2.351 de ce même Conseil de sécurité, qui arrive à échéance, fin avril 2018. |
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