Les
médecins résidents de l'hôpital d'Oran renouent avec la contestation. Ils ont
observé, hier, une grève illimitée ponctuée d'un piquet de grève de plusieurs
heures devant la direction générale de cet établissement sanitaire pour
protester contre les brutalités qui ciblent le personnel de garde durant
l'accomplissement de leur travail et pour dénoncer le laxisme de
l'administration qui n'a, selon leurs délégués, «rien fait de concret» pour
protéger le personnel de première ligne. Une centaine de résidents ont pris
part à ce piquet de grève devant la direction de l'hôpital et leurs délégués
que nous avons interrogés étaient décidés à poursuivre cette action de
contestation jusqu'à la satisfaction de leurs principales revendications et
essentiellement l'affectation de policiers en tenue et d'agents de sécurité
dans les urgences et les services «chauds» (gynécologie, chirurgie, ORL,
psychiatrie, cardiologie). Cette grève illimitée a été décidée pour soutenir
les spécialistes en formation du service de chirurgie orthopédique et
traumatologique de la clinique Fellaoucen qui sont en
grève ouverte, depuis jeudi dernier, pour protester contre l'agression d'un
médecin à la consultation OTR. A ce propos, le chargé de communication de cet
hôpital soutient que des instructions ont été données par le DG pour lutter
contre le phénomène des agressions des médecins et en particulier le
renforcement du personnel de sécurité dans les points de garde sensible,
l'installation de caméras de surveillance et l'accompagnement juridique des
employés agressés dans toutes les démarches. De nombreux cas d'agression sur le
personnel médical et paramédical sont recensés quotidiennement dans les
établissements sanitaires à travers le territoire national. Certains proches de
patients évacués aux urgences ou admis pour un séjour hospitalier n'hésitent
plus à s'attaquer aux médecins. C'est le cas, en mai dernier, où le service des
UMC a été le théâtre de violences et de scènes de vandalisme. Des accompagnateurs
d'une victime d'un accident de la circulation se sont introduits par la force à
l'intérieur du service. Ils ont cassé tout sur leur passage. « Le dispositif de
sécurité a été débordé par le nombre des casseurs », avait confié une source
autorisée à la direction de cet établissement hospitalier. Selon une autre
source, les casseurs étaient venus accompagner leur ami qui a été victime d'un
accident mortel d'un motocycle sur la route de la corniche. La victime, la
trentaine entamée, a succombé à ces graves blessures après son évacuation vers
le service des urgences. Des accompagnateurs de la victime auraient cassé tout
ce qui était à leur portée.