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Ligue des champions d'Afrique: L'USM Alger en panne d'attaque

par Fouad B.

Un nul vierge, qui ne fait forcément les affaires des deux équipes, a sanctionné cette manche aller des demi-finales de la Ligue des champions d'Afrique qui mit aux prises les Usmistes d'Alger et les Widadis de Casablanca. Un derby maghrébin qui a tenu en haleine tout le monde sur cette catastrophique pelouse du 5-Juillet. Tout reste à faire pour ces deux prétendants à la dernière marche de cette prestigieuse compétition continentale. Le suspense demeure entier et il faudra encore patienter pour connaître l'heureux finaliste. Les Usmistes peuvent nourrir des regrets pour avoir raté une belle opportunité de prendre option devant leur merveilleux public en prévision de ce match retour sur la pelouse du stade Mohamed V à Casablanca qui fera sans doute le plein et qui sera acquis tout à la cause des locaux dans une ambiance qu'on imagine déjà électrique. Tout reste donc possible pour les deux équipes qui se sont données à fond dans cette confrontation très disputée, poussant d'ailleurs l'arbitre Camerounais à user de toute son autorité pour calmer l'engagement à la limite de la correction des vingt-deux acteurs. Encore une fois, les Usmistes se sont compliqués la tâche en usant de longues balles au lieu de jouer leur propre football fait de passes courtes et d'attaques placées. Confondant une fois de plus vitesse et précipitation, les camarades de l'excellent Abdellaoui ont trouvé devant eux une coriace formation du Widad qui semble avoir bien étudié le jeu des Rouge et Noir et bloqué les couloirs des deux latéraux, Meftah et Benmoussa, tout en empêchant les milieux de terrain de trouver ou mettre Derfalou et Meziane dans des positions idéales notamment en première mi-temps. Le Widad a fait son match comme il l'espérait en montrant une solidarité sans faille dans ses trois compartiments. L'orage passé après le pressing exercé d'entrée par les Algérois, les Marocains sont sortis de leur coquille après les vingt premières minutes pour aller à leur tour porter le danger dans la surface de Zemmamouche. Après la pause les locaux, recadrés et sermonnés par leur coach, ont repris de plus belle les choses en mains en tentant l'impossible. Mais en vain. Car en face il y avait un adversaire qui tenait, avec la complicité d'un arbitre un peu trop vicieux, à revenir indemne au bercail. Les Usmistes peuvent croire encore en leur étoile, leur mission à Casablanca s'annonce dans vingt jours très difficile mais loin d'être impossible. Il suffira d'y croire jusqu'au bout. Un éclair de Meziane ou Derfalou peut changer la donne, d'autant que derrière on pourra compter sur Zemmouche et sa défense pour faire le reste et pourquoi pas revenir avec la qualification pour la finale.

Paul Put (Entraîneur de l'USMA) :

«Je suis déçu par le résultat, mais je ne reproche rien à mes joueurs car ils ont vraiment tout donné, particulièrement en deuxième mi-temps. En tout cas, si j'ai un reproche à faire, ce serait à l'arbitre, car il nous a privé d'au moins un penalty.

Ce qui est dommage, car cela aurait pu changer complètement la donne. Cela dit, malgré ce (0-0) à domicile, rien n'est encore perdu. Il reste un match retour, pendant lequel nous ferons le maximum pour inverser la tendance. Nous disposons de vingt jours pour le préparer et personnellement, je reste optimiste, car mis à part le précédent match contre le Ferroviario, mon équipe a toujours réussi à marquer, même à l'extérieur. Donc, si on parvient à trouver le chemin des filets au moins une fois à Casablanca, l'espoir d'une qualification sera permis».    

Houcine Ammouta (Entraîneur du WAC) :

«Nous avons démarré ce match avec une certaine prudence, car l'USMA possède une bonne attaque, qui a marqué pratiquement à chaque match depuis l'entame de la compétition. Nous avons donc considéré qu'il valait mieux ne pas trop se découvrir. Mais au fil du temps, notre équipe a pris confiance et a réussi à se procurer quatre ou cinq bonnes occasions qui, malheureusement, n'ont pas été couronnées de succès. Je pense que le mauvais état du terrain a été pour beaucoup dans ce manque de réussite, car le Widad pose le ballon à terre et procède par des passes courtes, ce qui nécessite une pelouse de qualité. Globalement, nous sommes heureux de repartir avec un nul, mais nous considérons que c'est un score-piège, car il suffit que l'USMA marque un but au match retour pour nous mettre dans l'embarras. Ce sera donc difficile, même pour nous, et il va falloir se montrer à la hauteur pour espérer se qualifier».

Zoheir Laâroubi (gardien du WAC) :

«C'est une bonne chose pour nous d'avoir évité la défaite à Alger, mais rien n'est encore joué pour la qualification, car ce (0-0) est un score-piège. Si l'USMA arrive à marquer au match retour, ça risque d'être très compliqué pour nous, d'où la nécessité de rester sérieux et d'accorder aux 90 minutes restantes toute l'attention qu'elles méritent. Me concernant, cette demi-finale aller a été relativement tranquille, car mes coéquipiers ont fait un tel boulot que je n'ai pas eu à faire grand-chose. Je ne suis d'ailleurs intervenu que très rarement. Le mauvais état du terrain a empêché les joueurs adverses de poser le ballon à terre et ils se sont donc rabattus sur les longs centres et les tirs de loin pour essayer de faire la différence. Cette situation m'a considérablement facilité la tâche, car leurs balles aériennes étaient faciles à intercepter. J'espère que nous ferons un aussi bon match à la maison et que la qualification sera au bout».