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Chlef: Des projets en retard et des interrogations

par Bencherki Otsmane

Le wali de Chlef, M. Abdallah Benmansour a consacré la journée du jeudi à la visite de la daïra d'Ain-Mérane ex-Rabelais où il a inspecté plusieurs projets relevant de l'habitat, de la santé, de l'éducation, des transports, de l'AEP et du gaz. Ainsi, au chef-lieu de daïra, le wali a mis en service l'alimentation en gaz de ville de 242 foyers situés à Hay Koufaf. L'enveloppe consacrée à cette opération s'élève à près de 274 millions de dinars. Le taux de pénétration du gaz de ville au niveau d'Aïn Mérane (de 56%) est jugé «insuffisant» par rapport à celui enregistré à l'échelle nationale. Le wali a tenu à faire remarquer que «la wilaya de Chlef n'a pas su bénéficier des programmes retenus par le gouvernement en matière de gaz de ville notamment au cours de la période 2005/2009 ou le pays disposait de ressources financières appréciables».

Le retard accumulé ne peut être rattrapé aujourd'hui vu la conjoncture actuelle malgré l'effort qui a été consenti entre 2010/2014 ou plus de 47.000 foyers ont pu bénéficier de cette énergie propre. Toutefois, dira le wali, «aujourd'hui il est impératif d'associer les collectivités locales pour combler le déficit en la matière». Quant au secteur de l'habitat, le wali s'est rendu sur deux sites distincts ou des travaux sont en cours pour la réalisation de 170 logements. Sur place, il a déploré le manque de coordination entre les différentes directions et de demander aux responsables d'y remédier et «d'exploiter toutes les ressources financières disponibles tout en comptant sur soi-même tout d'abord».

Le volet de l'éducation a été également concerné par la visite où le wali s'est enquis de l'avancement des travaux de réalisation d'un lycée de 800 élèves dont 200 devront bénéficier de la restauration. 231.250.000 dinars, tel est le montant octroyé pour ce projet. Le wali a souligné «l'importance de voir ce lycée être réceptionné suivant les délais prescrits dans le cahier des charges». Quant au secteur de la santé, il faut savoir que la daïra d'Ain Mérane a bénéficié en 2008 d'un projet de construction d'un hôpital de 60 lits. Mais malheureusement la réception de cette infrastructure tant attendue par la population locale est chaque fois reportée aux calendes grecques pour diverses raisons. «Rien ne justifie ce retard de 10 ans», dira le wali d'autant plus que «ce projet n'a pas été concerné par la crise financière que vit aujourd'hui le pays». «Comment peut-on tolérer que de 2015 à 2017, soit deux ans, le projet n'a pas connu d'avancée notable», dit-il. Et de remettre en cause «la gestion chaotique de la direction de la santé du projet». Par ailleurs, si tout au long de sa visite le wali n'a pas cessé de faire des remarques aux différents responsables, il se montrera très satisfait devant un investisseur privé qui réalise une gare routière avec toutes les commodités nécessaires, d'un montant de sept milliards de centimes. Le wali dira à ce sujet que «l'investissement demeure une priorité aussi bien pour le gouvernement que pour les autorités locales et dans ce cadre nous encourageons toute personne désireuse d'investir dans un créneau donné et nous nous engageons à faciliter tout type d'investissement sérieux». M. Abdallah Benmansour a demandé l'établissement d'un plan de circulation de la ville d'Ain Mérane. Le wali a souligné que «la période actuelle est destinée à l'évaluation des différents projets retenus et que l'investissement prendra une nouvelle orientation dès l'année prochaine». La deuxième étape de la visite du wali et de la délégation qui l'accompagnait a été consacrée à la commune de Herenfa avec ses 22.000 habitants.

Au programme, l'inauguration d'une polyclinique réalisée pour un montant de 46.632.000 de dinars, la mise en service du gaz de ville pour 1 494 foyers puis la visite à un chantier où 80 logements sociaux sont en voie de construction. On apprendra du directeur de l'OPGI de Chlef que 56 logements sur ce quota seront incessamment distribués à leurs bénéficiaires.

Par ailleurs, il faut retenir que tout au long de sa visite, les habitants de cette contrée lointaine n'ont pas cessé d'interpeller le wali sur leurs préoccupations quotidiennes et à chaque fois ce dernier a demandé à ses interlocuteurs : «la patience, particulièrement en cette période très difficile que traverse le pays en matière de finances et surtout de déterminer les priorités pour des projets moins coûteux et réalisables dans des délais courts pour, dira-t-il, améliorer les conditions de vie des citoyens».