Selon les indications de la fédération algérienne des consommateurs, les résultats des analyses des échantillons de la viande affectée qui ont été effectuées au niveau des laboratoiresspécialisés, ont révélé que la raison de sa putréfaction est due à la présence de bactéries désignées sous le nom scientifique Pseudomonas aeruginosa, causées par des substances interdites mais qui ont été introduites dans les aliments du bétail. Dans ce cas, les informations qui ont fait dire auparavant qu'à l'origine la dégradation de la viande serait l'engraissement de bêtes par des aliments combinés à des expédients et des ajouts nocifs et dangereux, pour la santé animale et la santé humaine, sont corroborées.

Nous nous sommes rapprochés des services vétérinaires de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira pour en connaître un peu plus sur la nature de ces analyses. Et selon la DSA, qui affirme que les résultats des échantillons envoyés pour analyses au laboratoire vétérinaire régional de Draâ Ben Khedda dans la wilaya de Tizi Ouzou ne sont pas encore mis au point, cependant ces mêmes services n'excluent pas la présence de bactéries qui est le résultat le plus admis et le plus détectable au vu de l'altération rapide de la viande. Un vétérinaire plaide : «Ce qui laisse affirmer qu'il y avait un fort taux de bactéries à même de dégrader cette viande en un temps record. Car cette bactérie, la Pseudomonas aeruginosa, est un germe fin qui vit dans les sols et milieux humides, et que nous pouvons avoir dans nos mains, sa menace devient forte lorsque ce germe trouve un faible système immunitaire.»

Ainsi cette dégradation rapide de la viande ovine sacrifiée pendant l'Aïd El Adha n'est pas superficielle, et que l'enquête menée par le ministère de l'Agriculture recommande des examens très poussés. Rappelons que la même situation s'est présentée lors de l'Aïd de l'année dernière et s'est renouvelée cette fois-ci par l'alerte donnée par des citoyens de la ville de Bouira et d'autres régions limitrophes qui se sont présentés au deuxième jour de l'Aïd à l'inspection vétérinaire de la direction des services agricoles (DSA) pour signaler que des parties de leurs moutons sacrifiés le jour de l'Aïd portant des traces d'avaries. Les services vétérinaires de la DSA ont pris les mesures qui s'imposent en effectuant des prélèvements sur la viande remarquée infecte. Des échantillons ont été transmis au laboratoire vétérinaire régional de Draa Ben Khedda.

Malheureusement, le même cas de la présence de viande ovine pourrie a été observé dans plusieurs wilayas du pays. Encore que l'enquête menée l'année dernière par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural en collaboration avec la Gendarmerie nationale n'avait pas réellement cerné cette manifestation de putréfaction de la viande ovine, en concluant que les conditions climatiques et les situations d'hygiène inappropriées étaient à l'origine de ces cas. Autrement, cette récidive trouverait d'autres origines qu'il faudra déterminer avec précision afin de cerner ce phénomène à risques.