Les
forces d'intervention de la gendarmerie nationale ont opéré, avant-hier, à un
grand ratissage dans le village Filaoucène,
communément appelé ?El Qaria', sur le territoire
administratif de Bousfer, suite à une énième bataille
sanglante, qui a opposé, dans la soirée d'avant-hier, deux bandes rivales de
délinquants, qui a semé une grande panique parmi les habitants. Des individus
ont été interpellés lors de cette opération qui a suscité le soulagement des
habitants. Ces derniers ont cependant lancé un SOS aux responsables concernés,
en pointant un doigt accusateur sur certains indus occupants du regroupement de
masures, qui seraient à l'origine de la montée de la violence urbaine. Nos
sources signalent des blessés parmi des membres de ces deux gangs lors de cet
affrontement. L'un d'eux qui a été évacué dans un état jugé grave, vers
l'hôpital Dr Tami Medjbeur,
a été transféré vers celui du 1er Novembre 1954 de l'USTO. Son pronostic vital
est engagé selon les mêmes sources. Situé à la sortie nord-ouest du chef-lieu
de la municipalité d'Aïn El Turck,
ce village à vocation marachère, ceinturé par un
grand regroupement de masures hideuses, constituant le bidonville «oued namousse», baptisé ainsi par la voix populi et ce, en
référence à un ru desséché longeant cette zone, s'embourbe au fil des jours
dans une situation de déliquescence. Les affrontements sanglants entre
délinquants armés jusqu'aux dents constituent, désormais, l'essentiel de
l'ambiance délétère prévalant dans ce village et ce, avec un grand éventail
d'impacts négatifs sur le cadre de vie de la population. Selon les habitants,
ce triste état de fait, serait engendré par les agissements frauduleux de
délinquants, dont la grande majorité serait des indus occupants dudit
bidonville. Les témoignages recueillis par ?Le Quotidien d'Oran' confirment
clairement ce constat amer. Nos interlocuteurs ont exprimé « leur inquiétude
devant la montée de la violence urbaine, qui se traduit à travers les
fréquentes guerres des clans pour le contrôle de certains points de vente de
drogue ». Ils ont affirmé que « la situation se dégrade, de jour en jour, dans
leur lieu de résidence et prend des proportions démesurées, au fur et à mesure
que grossit le bidonville ?oued namousse'.
« Ce
n'est pas nos enfants, ce sont des individus, sans foi ni loi. Ils ont commencé
à s'installer dans ce bidonville vers la fin des années 1990, en invoquant fuir
le terrorisme. La rapine et le trafic en tout genre constituent, pour la grande
majorité de ces individus, l'unique moyen de subsistance » a commenté avec une
pointe de dépit, un père de famille, qui demeure à El Qaria,
depuis une vingtaine d'années. Il importe de noter que ce village, abritant,
actuellement, un peu plus de 7.500 âmes environ, qui était constitué au départ
de 150 habitations, s'étend sur 40 ha et a été inauguré, en 1977, dans le cadre
d'une formule de résorption de l'habitat précaire, promulguée à l'époque de la
Révolution agraire. Le ras-le-bol de ces habitants est lié d'une part aux
séries des nuits agitées et à l'ambiance malsaine allant crescendo, au fil du
temps et à la dégradation de leur cadre de vie, notamment la voirie dans
certaines zones d'autre part. Dans les cafés et autres endroits publics, les
discussions gravitent, principalement, autour de ce sujet. « De nombreuses
familles ont carrément bradé leurs habitations pour fuir cette situation de
déliquescence extrême alors que d'autres s'apprêtent à les imiter. La
badauderie dans notre village est déconseillée après le crépuscule», a fait
remarquer un sexagénaire, domicilié en ces lieux. Un autre responsable de
famille a tenu à signaler « qu'il existe un cantonnement de la garde communale,
dans notre village où il était prévu en principe l'installation d'une brigade
de la Gendarmerie nationale, pour assurer notre sécurité. Malheureusement, il
semblerait que ce projet a été renvoyé aux calendes grecques, au détriment de
toute une population aux abois. Par le biais des représentants de notre comité
de quartier, nous avons adressé un nombre indéterminé de requêtes aux autorités
concernées, qui n'ont, à ce jour, pas encore été prises en considération ».
Toujours est-il que, les rares agriculteurs des exploitations agricoles
collectives, EAC, envisagent d'abandonner ce qui reste de leurs lopins de terre
et ce, en raison de l'obstruction du lit de ?oued namousse'
par des déblais provenant de constructions illicites, qui poussent comme des
champignons. En effet, l'eau de cette rivière était utilisée, autrefois, pour
l'irrigation des cultures maraîchères, qui ceinturaient, jadis, ce village,
s'est subitement tarie pour être envahie par le parpaing.