Le «Lévothyrox», médicament de traitement des dérèglements de
la thyroïde, dont les effets secondaires «portent atteinte à la santé des
malades», voire «mettent en danger la vie d'autrui et portent atteinte à
l'intégrité de la personne», selon les termes d'une Association française des
malades de la thyroïde (AFMT), et qui a, dans ce cadre, déchaîné une tempête en
France, n'en constitue pas moins une source d'inquiétude chez des patients hors
de l'Hexagone. Y a-t-il lieu de s'alarmer au sujet de la prise de ce médicament
par les malades algériens ? L'appréhension est fondée sur le fait qu'il s'agit
d'un médicament qui est prescrit pour les malades de la thyroïde, qu'ils soient
français, algériens ou autres, et ils sont tous approvisionnés en la matière
par le même producteur, en l'occurrence le Laboratoire internationale Merck. Pour rappel, en France, l'affaire prend une
proportion scandaleuse, et le dossier se trouve devant les tribunaux suite à
des plaintes déposées par l'Association ?AFMT' et par des malades qui ont subi
des effets indésirables terribles (1.500 cas graves recensés) après avoir
consommé le ?Lévothyrox', dont des crampes
musculaires, fatigue intense, vertiges, nausées et perte de cheveux. Interrogé
à ce sujet, le président du SNAPO, le docteur Belambri
a été rassurant. «Nos malades n'ont aucune raison de s'inquiéter, car le cas
est spécifique au marché français», soutiendra-t-il. «Les problèmes ont fait
leur apparition après le changement de la formule du médicament ?Lévothyrox', lequel changement a été effectué par le
laboratoire ?Merck' à la demande des autorités
sanitaires françaises», explique M. Belambri, qui
ajoute, dans ce contexte, que «pour l'Algérie il n'y a pas, et il ne peut pas y
avoir, de changement de la formule du ?Lévothyrox',
car ce procédé doit se faire sur demande exclusive des autorités sanitaires et
les nôtres n'ont rien fait de ce genre». Notons au passage que le ministère de
la Santé n'a émis, aucun bulletin d'alerte dans ce sens. L'Algérie
commercialise toujours, donc, le ?Lévothyrox' sous son
ancienne formule, qui ne pose aucun problème en matière d'effets secondaires.
Et, rassure encore M. Belambri, le laboratoire ne
peut pas vendre le médicament sous sa nouvelle formule à un pays dont les
autorités sanitaires n'ont pas émis de demande de changement de formule. Notons
qu'on se plaint, en France, du fait qu'aucune femme n'a été préalablement
avisée de cette modification de formule qui pose la question de la
responsabilité de la chaîne médicale pouvant aller du laboratoire, à l'Agence
nationale du médicament (ANSM) jusqu'au ministre de l'époque Marisol Touraine (Ndlr : le changement de formule a été
demandé en 2012 et la nouvelle formule a été introduite sur le marché français,
en mars 2017). Rien qu'à prendre connaissance de ces petits détails, qui font
scandale en France, les autorités sanitaires algériennes doivent prendre les
devants, afin de se prémunir de toute ressemblance entre l'ancienne et la
nouvelle formule. Certes, les boîtiers de l'ancienne et la nouvelle formule du
?Lévothyrox' ne sont pas de la même couleur, comme
nous l'a expliqué M. Belambri, mais il faut, quand
même, faire attention au médicament emballé dedans, et c'est le plus important.