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Un
muezzin bénévole officiant dans la mosquée du village de Lota,
commune de Souk El Ténine, dans la wilaya de Béjaïa, a été victime d'une brutale agression commise par
des inconnus. Selon les informations obtenues par la télévision Ennahar, les agresseurs se sont attaqués à l'homme alors
qu'il quittait son domicile en direction de la mosquée, aux aurores. Les
assaillants ont utilisé des haches, l'atteignant profondément à la tête et lui
fracturant la main gauche. Cette attaque survient quelque 48 heures après le
meurtre du muezzin de la mosquée de Tigzirt, à 35 km
au nord de Tizi-Ouzou. La victime a été poignardée, dimanche dernier à l'heure
de la prière d'Al Fajr, devant la mosquée où il
officiait, par celui avec qu'il s'était disputé la veille. Transféré aux
urgences de l'hôpital local, il rendra l'âme peu après. L'auteur du meurtre a
été arrêté dans les heures qui ont suivi ce drame alors que le mobile du crime
reste pour le moment au stade des spéculations. Ces deux faits divers ne sont
que les derniers d'une série qui a fini par alarmer les pouvoirs publics,
poussant le ministre de l'Intérieur à réagir. Dans un communiqué rendu public,
le département de Bedoui avait annoncé "avoir
instruit les walis et les services de sécurité" pour assurer "la
sécurité et la tranquillité" des imams, fonctionnaires de l'Etat, et de
les protéger contre les actes d'agression et de violence verbale.
"Conscient des dernières préoccupations de nos imams en ce qui concerne
leur sécurité et tranquillité menacées par des actes d'agression et de violence
verbale, qui restent isolés, le ministère de l'Intérieur, des Collectivités
locales et de l'Aménagement du territoire confirme avoir pris immédiatement les
mesures qui s'imposent devant une telle situation", indiquait le
communiqué ministériel. Cette réaction du gouvernement intervenait suite à une
énième agression commise contre des imams un peu partout dans le pays.
Dernièrement, la voiture d'un des imams de Sétif avait été incendiée. Le 8 août
dernier, un groupe extrémiste a investi la mosquée Omar Ibn El Khatab, à Oran, peu après la prière de l'aube. Les auteurs
de l'agression ont laissé derrière eux des murs tagués reprenant des
inscriptions takfiristes et un tissu blanc en guise
de linceul. Lors du dernier ramadhan, l'imam de la mosquée Othmane
Ibn Affane, dans la commune de Sirat,
wilaya de Mostaganem, avait été agressé par un fidèle à l'issue de
l'accomplissement de la prière des Tarawih. Le 7 mars
2017, à Tiaret, l'imam de la mosquée Saad Ibn Moaad a
vu son domicile incendié. En février dernier, l'imam de la mosquée Errahma, à Bachdjarrah (Alger), a
été violemment agressé à l'arme blanche par un groupe d'étudiants en sciences
islamiques.
Le 14 janvier 2016, l'imam Feghoul El Hadj, qui officiait à la mosquée El Houda, à Aïn Defla, a été assassiné à coups de couteau peu après la prière du Maghreb ainsi que celui de la mosquée de Laâzib, dans la wilaya de Béjaïa, poignardé à mort, le 31 décembre 2014. Outre le passage à l'acte, nombre d'imams avaient déposé plainte pour agressions et menaces verbales. Une situation qui a fait réagir le syndicat des imams. Intervenant, le 10 août dernier, suite à l'affaire de la mosquée d'Oran, Djelloul Hedjimi, président de la Coordination nationale des imams et des fonctionnaires des Affaires religieuses, a appelé les autorités à prendre leurs responsabilités. "Les imams paient le prix d'avoir préservé la stabilité du pays et la cohésion nationale dans les moments cruciaux de la nation", avait-il déclaré. Hedjimi avait tenu à rappeler le rôle des prédicateurs "officiels" dans la réussite du projet de la réconciliation nationale. "Ce sont les prédicateurs des mosquées qui ont porté ce projet", a-t-il affirmé tout en demandant à ce que l'imam soit protégé "par tous les moyens légaux de toute violence, qu'elle soit d'ordre politique ou idéologique" pour "faire barrage à tout courant entriste". |
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