Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ligue 2: Quatre favoris, des trouble-fêtes et du suspense

par M. Zeggai

Comme chaque début de saison, tout le monde s'attend au suspense. Ainsi, après plus de deux mois de repos et de préparation, la Ligue 2 reprendra du service ce vendredi avec le déroulement de la première journée. Le championnat professionnel de la Ligue 2 cuvée 2017-2018 connaîtra dans sa composante six nouveaux venus, avec les trois équipes reléguées, le CAB, le MOB et le RCR, et celles qui ont accédé, en l'occurrence le WAT, le RCK et l'ASAM. C'est l'indécision au départ d'une saison qui s'annonce explosive, au vu des nombreux prétendants dans un championnat où il sera difficile de prédire avec exactitude les équipes qui domineront la course à l'accession. Il est vrai que la compétition ne laisse désormais aucune place à la logique, notamment en raison du jeu de coulisses. Comme à l'accoutumée, de nombreux prétendants ont déjà annoncé la couleur, en raison du niveau du recrutement et de la préparation. D'autres, notamment les promus, se contenteront du maintien, tandis que d'autres se contenteront de jouer les trouble-fêtes. Aussi, à la veille du début du championnat, onze formations ont tenu à changer de staff technique afin de créer le fameux déclic psychologique au moment où cinq équipes seulement ont refait confiance à leur entraîneur. Ce qui signifie que la stabilité ne rime pas souvent dans ce championnat de Ligue 2. Au coup d'envoi de la nouvelle saison, ils ne sont que cinq entraîneurs à avoir été maintenus à leur poste. Il s'agit de Gomez (JSMS), Khezzar (ASO), Benchouia (MCS), Kherris (WAT) et Djabri (ABS). Par contre, toutes les autres formations ont changé de coach. Pis, le MOB, le CAB et le GCM ont consommé déjà deux techniciens durant la seule période de préparation. Au Mouloudia de Béjaïa, Mustapaha Biskri a remplacé Nabil Neghiz, au Chabab Batna, Lakhdar Adjali a préféré plier bagage avant que Azziz Abbès ne vienne pallier son départ, alors que les Mascaréens Mohamed Kadaoui a cédé sa place à son homologue Majdi Kourdi.

JSMB, CABBA, JSMS, MOB: les premiers rôles et rien d'autre

Sur le papier, il est difficile d'imaginer la JSMB, le CABBA, la JSMS et le MOB autrement que de très sérieux postulants aux trois premières places donnant accès à l'élite. Ces quatre clubs, qui ont recruté de nombreux éléments, affichent clairement leurs ambitions de jouer les premiers rôles cette saison.

Sans surprise, la JSMB semble disposée à tout mettre en œuvre pour signer son retour en Ligue 1 qu'elle avait quittée il y a quelques années. La venue de Mounir Zeghdoud comme entraîneur est d'ailleurs perçue dans ce sens. Pour le président Boualem Tiab, qui n'a pas lésiné sur les moyens, il n'est pas question de décevoir encore une fois les fans de la JSMB. C'est la même remarque qui s'impose pour le CABBA, qui a fait de gros efforts financiers pour engager de nombreux éléments susceptibles de ramener le plus escompté pour la réalisation des objectifs assignés, et Lamine Bougherrara, un coach qui n'est plus à présenter. Ce dernier devra toutefois gérer la pression des supporters qui ne jurent que par l'accession. A Skikda, la bande à Didier Gomez ne veut pas revivre le même cauchemar. C'est pour cette raison que les Skikdis vont tenter de prouver qu'il faudra compter avec eux, surtout qu'ils ont recruté des éléments d'expérience et qu'ils peuvent compter sur leur formidable public. La JSMS est considérée comme l'un des sérieux postulants au sacre, à moins d'un gros échec. Tout comme le MO Béjaïa où les dirigeants ont effectué une véritable révolution au sein de l'effectif et opté pour un entraîneur chevronné, à savoir Mustapha Biskri. Au vu de la préparation au cours de laquelle les joueurs ont montré de bonnes dispositions, on peut dire que les «Crabes» semblent bien partis pour rejoindre la Ligue 1 qu'ils ont quittée la saison écoulée après une crise interne sans précédent.

ASO, MCEE, RCR: pas droit à l'erreur

Derrière ce quatuor, on retrouve trois anciens pensionnaires de la Ligue 1, l'ASO, le MCEE et le RCR. Ces trois formations ont un dénominateur commun, à savoir qu'il s'agit d'anciens pensionnaires de l'élite et, de ce fait, ils peuvent bénéficier de statut de favoris aux trois premières places donnant accès à l'élite. Les Chélifiens n'ont pas droit à l'erreur lors du prochain exercice, d'autant plus que les milliers d'inconditionnels ne veulent plus voir leur club végéter dans l'antichambre de l'élite. Idem pour le MCEE où le nouveau président Saidi Sofiane a jeté son dévolu sur le revenant Abdelmadjid Taleb comme responsable technique pour redonner un nouveau souffle à l'équipe. A El-Eulma, on estime que le MCEE s'est donné les moyens de sa politique pour répondre à l'attente de ses fans. En revanche, le RCR continue de commettre des erreurs de gestion, et cela risque de se répercuter négativement sur les ambitions du club. Un climat de confusion règne au Rapid, ce qui pourrait constituer un handicap, notamment en raison des exigences de son public.

CAB, MCS: jouer les trouble-fêtes

Ces deux formations ont connu une inter-saison assez mouvementée sur le plan organisationnel. Si pour les Saïdéens, la situation s'est quelque améliorée, ce n'est pas le cas pour le CAB dont la préparation a été perturbée, ce qui pourrait influer négativement sur le rendement, ce qui a obligé le coach Lakhdar Adjali à mettre fin à sa collaboration avec le Chabab. Le MCS donne l'impression d'avoir un bon groupe lui permettant de jouer les trouble-fêtes, compte tenu du travail et des résultats enregistrés en Tunisie. Quant au CAB, il peut combler les déficits enregistrés ici et là par l'état d'esprit que compte créer le coach Azziz Abbès. Mais cela sera-t-il suffisant ? Là est toute la question. Les gars des Aurès ont du pain sur la planche, notamment devant une opposition qui ne dit pas son nom à Batna.

ASMO, CRBAF, GCM: le temps des appréhensions

Au rang des incertitudes, il y a l'ASMO, le CRBAF et le GCM, et ce pour diverses raisons. Ces équipes espèrent réussir leur maintien après les grands changements opérés au sein de leurs effectifs d'où les grandes appréhensions affichées par les fans de ces trois teams. A l'ASMO, depuis le désistement du CSA au profit de la SSPA, l'équipe asémiste a totalement changé de look, près d'une vingtaine de nouveaux éléments ayant été recrutés lors de ce mercato estival alors qu'une dizaine de joueurs ont été libérés. Ainsi donc, sur le papier, l'ASMO ne semble pas en mesure d'apporter des garanties en vue d'une place sur le podium. C'est le cas du Ghali de Mascara où une grande anarchie a régné durant l'inter-saison, alors que certains choix ont été faits à la hâte comme celle de l'entraîneur Majdi Kourdi qui, rappelons-le, a accepté une mission suicide dans la mesure où il n'a pas été totalement associé au recrutement. Quant au CRBAF où l'on enregistre le retour de Mourad Karouf à la barre technique, il semble bien parti pour se contenter du maintien. Les leçons des années précédentes n'ont pas été retenues et il est très difficile au CRBAF d'éviter la relégation avec laquelle il a flirté à plusieurs reprises.

WAT, ASAM, RCK, ABS: le maintien seulement

Le WAT, le RCK et l'ASAM sont les trois promus qui devront sauver leur peau face à un contingent de candidats à la descente. Le Wided de Tlemcen, qui a prôné la stabilité avec le maintien du coach Kherris, paraît bien armé pour jouer le maintien, compte tenu de la qualité de la préparation et la disponibilité des dirigeants qui ne laissent rien au hasard. La même remarque s'impose pour l'ASAM, qui a préféré opter pour un changement de staff technique avec la venue de Hadjar (ex-GCM) et une multitude de nouveaux joueurs. L'avantage du club m'lili réside dans le fait qu'il est parmi les neuf équipes de l'Est, donc il ne part pas en terre inconnue. Pour le RC Kouba, le seul représentant du Centre, la situation s'annonce quelque peu ardue, et ce pour diverses raisons. En tout cas, les Koubéens, sous la houlette de l'entraîneur Anghelescu et le capitaine Metref, sont investis d'une lourde responsabilité, celle de réussir le come-back du Raed dans l'antichambre de l'élite. A Boussaâda, l'ABS a perdu un bon nombre de joueurs-clés remplacés par de nouveaux éléments venant de divisions inférieures. Mission difficile donc pour le coach Djabri qui devra trouver le plus tôt possible la meilleure formule permettant à son équipe d'éviter le doute dans un championnat qui s'annonce compliqué pour tout le monde.