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La
mort de la jeune parturiente de Djelfa continue, toujours, de secouer l'opinion
publique tout autant que le secteur de la Santé, particulièrement ciblé par une
campagne de critiques sur les réseaux sociaux, à bon ou à mauvais escient. Le
syndicat national des Enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU),
et dans son communiqué, en date du 17 août dernier, se dit étonné de la
précipitation de la tutelle à se porter partie civile, dans cette affaire avant
même les conclusions de l'enquête administrative et judiciaire. Le ministère de
la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait annoncé, samedi
29 juillet, dans un communiqué, sa décision de se constituer partie civile,
dans cette affaire. Le département de Hasbellaoui,
sitôt les faits connus, avait dépêché sur place «une commission d'enquête
constituée de trois inspecteurs et d'un professeur en gynéco-obstétrique,
chargée de faire toute la lumière sur tous les aspects administratifs,
organisationnels et médicaux de cette affaire». Le ministère de la Santé avait
indiqué que les responsables «de négligence et de laisser-aller, dans cette
affaire» seront «sévèrement sanctionnée, à la lumière du rapport définitif» de
cette commission d'enquête, indépendamment de l'enquête judiciaire en cours.
Une commission qui a travaillé sur la base des constats, des informations et
des témoignages recueillis sur les lieux du drame. Le SNECHU qui remet en cause
les défaillances d'un système de santé «dépassé par les transitions
socio-économiques», estime que la position du ministère a attisé la haine et le
mépris, envers le corps de la Santé.
Rappelant le manque de moyens matériel, humain et sécuritaire, dans les structures sanitaires, le syndicat appelle la tutelle à intervenir pour faire cesser la campagne de «dénigrement» lancée sur les réseaux sociaux et certains médias contre le personnel médical. Le bureau national du SNECHU s'adresse, enfin, au personnel de la Santé, sur une éventuelle action «commune» à entreprendre à la rentrée sociale, sans pour autant la préciser. Pour rappel, cinq mis en cause dans le décès d'une parturiente, à Djelfa, avaient été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République près du Tribunal de Aïn Oussara. Le magistrat avait placé en détention provisoire, trois sages-femmes employées dans les hôpitaux de Aïn Oussara, Djelfa et Hassi Bahbah, un surveillant médical ainsi que le responsable des gardes de l'hôpital de Hassi Bahbah. Son collègue de Aïn Oussara a été placé sous contrôle judiciaire. Cette décision fait suite à l'enquête diligentée par le parquet, suite à la plainte déposée par la famille de la victime, une jeune femme de 23 ans, pour négligence. Le décès qualifié par la famille de «suspect» avait soulevé une vague d'indignation aussi bien sur le plan local que national, d'autant plus que la défunte avait été refusée d'accès dans les trois hôpitaux susnommés alors que son état était critique. Elle a fini par accoucher d'un mort-né dans la voiture entre Hassi Bahbah et Aïn Oussara, avant de perdre connaissance à cause de l'hémorragie qui s'en est suivie. Par ailleurs, et conséquemment à cette décision de la justice, des dizaines d'employés de l'hôpital de Aïn Oussara, dont des médecins et des sages-femmes, avaient organisé un sit-in de solidarité et de protestation exigeant la libération de leur collègue. Ils ont menacé de déposer une démission collective, à partir d'aujourd'hui, si leur doléance n'est pas prise en compte. Ils affirment que la sage-femme n'a fait qu'orienter la victime vers l'hôpital de Hassi Bahbah à cause de l'absence de l'obstétricienne de garde et n'a, à aucun moment, fait preuve de négligence. |
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